Retour

imprimer l'article Imprimer

VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Corbières, des prix toujours fermes

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°286 - mai 2016 - page 64

La campagne a été dynamique cette année encore pour l'AOC Corbières. Les cours continuent de se raffermir en réaction à la raréfaction de l'offre.

L'AOC Corbières poursuit son redressement. Pour la sixième campagne consécutive, les cours sont à la hausse. Sur les neuf mois de la campagne 2015-2016, ils s'établissent à 122 €/hl, contre 109 sur la même période de la campagne précédente, soit une hausse de 11 %. « Le resserrement de l'offre constaté ces dernières années a conduit à ce raffermissement. La demande reste importante, notamment pour des produits qualitatifs. J'ai réalisé plusieurs affaires entre 135 et 140 €/hl pour des corbières en domaine ou châteaux », constate le courtier Louis Servat.

Les revendications, qui avaient fortement chuté au cours des campagnes précédentes, sont reparties à la hausse cette année : 365 312 hl contre 345 418 hl l'an dernier. Cette augmentation du volume des rouges est liée en partie au recul des volumes de rosés. Mais elle ne permet pas d'endiguer la baisse des stocks. Le 1er août 2015, ils avaient atteint leur niveau le plus faible avec seulement 271 000 hl. Ils devraient encore se contracter pour atteindre 256 000 hl en 2016 soit 7,3 mois de sorties. Cette raréfaction des disponibilités maintient un marché actif.

« Nous avons contractualisé tous nos volumes assez tôt, témoigne Christophe Groppi, directeur des Celliers d'Orphée, à Ornaison, qui produisent 19 000 hl d'AOC Corbières par an. En 2015, nous avons eu une plus petite récolte à cause du gel en mars, puis de la sécheresse. Nous avons des demandes que nous ne pouvons satisfaire car nous privilégions nos clients habituels pour pérenniser nos relations commerciales. »

À la cave coopérative de Camplong-d'Aude, le directeur Claude Bolano a lui aussi vendu toute sa production de corbières (8 000 hl en 2015), mais il note un moindre engouement que l'an dernier. « En 2015, alors que j'avais tout vendu dès le début de l'année, nous avons reçu des demandes jusqu'en juillet. Cette année, ce n'est pas le cas. Il ne faudrait pas que la hausse des cours dissuade les acheteurs. En effet, nous sommes enfin à un niveau économiquement viable pour nos adhérents. C'est le prix minimum si on veut assurer le renouvellement des générations et le maintien du vignoble. »

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :