« Cela fait longtemps que la Barbanne est polluée. C'est même le cours d'eau le plus contaminé de Gironde », explique Marie-Claire Domont, adjointe du directeur de l'agence de l'eau Adour-Garonne. La viticulture n'y est pas étrangère : 80 % des terres traversées par cette rivière, qui serpente entre Saint-Émilion et Pomerol, sont couvertes de vignes.
L'agence de l'eau a recensé deux types de pollution : l'une organique et l'autre phytosanitaire. La première est issue d'effluents domestiques et de chais ; la seconde provient des traitements viticoles. Selon l'agence de l'eau, on trouve bien plus de fongicides dans la Barbanne que dans les autres cours d'eau.
Une situation qui ne devrait pas durer. En mai, le Sietavi, le syndicat intercommunal en charge du cours d'eau, a annoncé dans la presse qu'il allait rendre un rapport en juin, assorti d'une liste d'actions correctives à mener.
Coté viticulture, les réactions sont mitigées. Jean-Marie Garde, le président de l'ODG Pomerol avoue découvrir la pollution de la Barbanne. « La préfecture de Gironde ne nous a pas alertés. S'il y a un problème, nous prendrons nos responsabilités. Mais ne rajoutons pas une couche dans la psychose autour des pesticides », lâche-t-il.
Jean François Galhaud, le président de l'ODG de Saint-Émilion semble plus informé. « Sans faire de mea culpa, nous sommes très concernés », indique-t-il. En début d'année, l'ODG a créé une commission environnement composée de 28 viticulteurs. Elle se prépare à dresser un inventaire de l'équipement des propriétés viticoles en matière d'environnement (stations de lavage, traitement d'effluents...). Trois CDD sont en cours de recrutement. Dès les vendanges passées, ils iront dans les propriétés munis d'un questionnaire pour recenser les équipements. Un guide des bonnes pratiques devrait être élaboré en suivant. 306 châteaux sont recensés dans le bassin de la Barbanne.