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ACTUS - RÉGIONS

Bourgogne Menace de mort

JULIETTE CASSAGNES - La vigne - n°287 - juin 2016 - page 12

Mi-mai, le président des producteurs de Mâcon a reçu une lettre menaçant les viticulteurs de mort s'ils n'arrêtent pas l'utilisation des produits phytosanitaires.
Jérôme Chevalier,menacé en tant que président des vins de Mâcon. ©J. CASSAGNES

Jérôme Chevalier,menacé en tant que président des vins de Mâcon. ©J. CASSAGNES

C'est une très mauvaise surprise qu'a eu Jérôme Chevalier, le 18 mai : un courrier de menace de mort, livré à son domicile à Charnay-lès-Mâcon (Saône-et-Loire). Dans l'enveloppe : une cartouche de fusil accompagnée d'une lettre dans laquelle l'auteur, anonyme, menace, « s'il n'y a pas de réactions pour arrêter l'utilisation des produits phytosanitaires, il y aura un jour ou l'autre des morts chez les viticulteurs ».

Aussitôt la sensation d'effroi passée, Jérôme Chevalier, président de l'Union des producteurs de vins de Mâcon (UPVM), a porté plainte à la gendarmerie. L'enquête est en cours. « Je pense que j'ai été visé en tant que président des vins de Mâcon, pas à titre personnel, précise-t-il. Mais c'est aussi, plus largement, la profession viticole qui est ciblée. »

Cette menace intervient dans un contexte de tension croissante au sujet des traitements phytosanitaires. En Côte-d'Or, comme en Saône-et-Loire, les présidents des ODG enregistrent, au fil des campagnes, de plus en plus de plaintes ou de conflits entre vignerons et riverains.

L'an dernier, à Viré, des parents d'élèves et des enseignants de l'école municipale se sont plaints d'un viticulteur qui traitait ses vignes pendant les récréations. En février de cette année, un collectif de riverains « Mâconnais pesticides et santé » s'est créé à l'initiative de la mère d'un élève scolarisé à Viré. Soixante personnes y ont déjà adhéré.

Pour calmer les esprits et aider les maires d'une dizaine de communes de Saône-et-Loire dites sensibles, les représentants de l'UPVM ont décidé de participer à des réunions d'information pour les habitants. « Le feu couve au quotidien dans des communes. Il faut qu'on aille leur parler, leur expliquer ce que l'on fait et pourquoi, avant que les choses n'empirent », estime Jérôme Chevalier.

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