Xavier Hoclet, 21 ha dans les Côtes de Bourg, à Villeneuve-de-Blaye (Gironde) « Des vins plus complexes »

Avec des baies vendangées à pleine maturité, Xavier Hoclet a vu le profil de ses vins s'améliorer.

« Jadis, mes parents déclenchaient les vendanges avant le risque de botrytis. Ils ne pouvaient pas attendre la pleine maturité. Aujourd'hui, je patiente le plus possible et vendange une à deux semaines plus tard que par le passé. J'attends que la maturité phénolique des peaux soit atteinte. Pour cela, je me base essentiellement sur la dégustation des baies.

Grâce au réchauffement, les raisins arrivent à maturité optimale sans difficulté. En particulier le cabernet-sauvignon qui représente 30 % de mon encépagement. Jusqu'au début des années 2000, il ne mûrissait correctement qu'une année sur deux. À présent, il ne présente plus le côté végétal et un peu dur qu'il avait autrefois. Au contraire, il a des notes de fruits mûrs. Quant au merlot - 70 % de mon encépagement -, il souffre moins de stress hydrique sur mon exploitation car il est implanté sur des sols profonds argilo-calcaires. Il bénéficie donc pleinement du réchauffement.

Globalement, mes vins atteignent régulièrement 12,5 à 13° d'alcool acquis sans recours à la chaptalisation. Ils ont aussi gagné en complexité aromatique. C'est un atout pour trouver de nouveaux débouchés. Nous vendons essentiellement au négoce. Depuis l'an dernier, je réserve 15 % de ma production pour la vente directe aux cavistes et à l'export. Les premiers retours sont positifs.

Le changement climatique a toutefois un inconvénient. Les hivers sont plus doux. 2016 en est la parfaite illustration. Les parasites, tels que les oeufs de mildiou, sont actifs beaucoup plus tôt. Ce qui nous conduit à traiter dès le printemps. »