Poussée de fièvre dans le Midi. Le Crav (Comité régional d'action viticole) a repris les armes pour s'élever contre les importations massives de vins espagnols qui déstabilisent le marché. Ce groupuscule, qui n'avait plus fait parler de lui depuis 2009, a revendiqué trois actions de vandalisme au cours de l'été.
Le Crav a incendié le caveau de vente d'un domaine d'Ouveillan (Aude), soupçonné d'avoir importé des vins espagnols qu'il aurait frauduleusement revendus en vin de France, début juillet.
Un commando a saccagé le tout nouveau site de vin en vrac de Vinadéis, à Maureilhan (Hérault), quelques jours plus tard. Pourtant les cuves étaient vides, aussi bien de vin espagnol que français. « On est à un mois des vendanges et les caves sont pleines, car il y a du vin qui rentre de l'étranger. Les premiers responsables ce sont les groupements de producteurs, qui importent du vin à bas prix », déclarait, masqué, un membre du commando devant les caméras de France 3 après cette action.
Enfin, le transitaire et transporteur sétois Biron a fait les frais de la colère du Crav début août. Le groupuscule a déversé 10 000 hl de vins et MCR - en partie espagnols - dans les rues de la ville. Là encore, le Crav, dans ses revendications, cible les importations à bas coût de vins espagnols, alors que, dans le même temps, les vins de la région tardent à être retirés des chais.
La sécheresse pourrait changer la donne : le poids des baies est de 15 à 20 % inférieur à l'an dernier et le rendement en jus des premiers raisins vendangés fait craindre une bien maigre récolte. Le marché pourrait s'en trouver soulagé. Et la colère du Crav temporairement apaisée ?