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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rosés Débuts sereins du cabernet d'Anjou

PATRICK TOUCHAIS - La vigne - n°291 - novembre 2016 - page 88

Après avoir craint le pire, l'Anjou a produit un volume raisonnable de cabernet d'Anjou. Le marché de l'AOC phare du territoire, qui représente un tiers du volume, devrait malgré tout être à l'équilibre.

« C'est bon. J'ai fait mon volume. Mon acheteur est rassuré », sourit ce jeune vigneron du Layon qui vend chaque année au négoce environ 500 hl de cabernet d'Anjou en vin et en moût. Il a signé un contrat de trois ans avec un négociant. Le prix est fixé par avance, mais il peut être revu dans un sens ou dans l'autre. « Pour l'instant, sans rien demander, le prix augmente un peu tous les ans », indique-t-il.

Même satisfaction chez un collègue de l'Aubance : « J'ai un contrat pluriannuel, avec un prix plancher. Comme le prix annuel proposé correspond toujours bien au marché, je ne négocie pas. Côté volume, j'ai engagé une surface, pas un volume. Mais le courtier est passé cet été pour me demander si je pouvais en vendre un peu plus. Mon acheteur cherchait du volume. »

En effet, les courtiers angevins ont battu la campagne cet été pour savoir si les vignerons allaient pouvoir honorer leurs contrats malgré le gel, le mildiou puis la sécheresse.

« Nous sommes passés par tous les stades », reconnaît Laurent Bourdin, responsable des achats chez Besombes, à Saumur. Ce négociant achète quelque 35 000 hectolitres de cabernet d'Anjou, dont une bonne part par le biais des contrats pluriannuels. Lui aussi a redouté de manquer. Finalement, le volume de cabernet est là. Sans doute autour de 300 000 hl, ce qui correspond aux sorties de chais des deux dernières campagnes. Seul le bio fait exception. « Habituellement, j'achète autour de 4 000 hl de cabernet d'Anjou bio par an. Cette année, ça va être compliqué », indique Laurent Bourdin. Les attaques de mildiou et de gel ont provoqué des pertes de récolte. « Pour le conventionnel, le marché devrait être plus serein que les années passées. On a besoin de stabiliser les prix. On a passé des hausses à la grande distribution depuis plusieurs années. On ne pourra pas aller au-delà », estime le négociant.

Selon l'interprofession, les moûts se sont échangés au prix moyen de 166 €/hl cette année, soit 3 % plus chers qu'en 2015 après une hausse de 14 % entre 2014 et 2015.

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