Les chiffres des déclarations de récolte viennent d'être publiés. Il en ressort que l'offre et la demande pour l'AOC Rosé d'Anjou vont avoir du mal à être en phase. Avec 104 000 hl, le volume de rosé d'Anjou sera court pour couvrir les besoins, puisque la dernière campagne affichait 133 000 hl de sorties de chais. Même s'il restait un petit stock de 40 000 hl fin juillet. En AOC Cabernet d'Anjou, la récolte s'établit à 280 000 hl, soit 10 000 de moins que la dernière campagne, mais avec un stock plus confortable de 120 000 hl. « Ça devrait passer, confie un analyste. Mais il faudra que 2013 soit plus généreuse.»
Une chose est sûre, les rosés angevins demi-secs ont le vent en poupe. Les Caves de la Loire, l'un des plus gros opérateurs sur ces deux AOC, confirment : « Nos ventes sont en forte croissance depuis le début de campagne : 15 000 hl en rosé d'Anjou et 16 400 en cabernet. Les volumes ont été multipliés par deux par rapport à la même période de 2011, répartis à part égale entre le négoce et la grande distribution », souligne le directeur, Jérôme Lemasson. L'actuelle campagne est partie sur les chapeaux de roue avec des achats en forte hausse sur les moûts et raisins. Par crainte de manquer, les négociants ont voulu se couvrir. En septembre et octobre, les achats ont progressé de 26 % en cabernet d'Anjou et de 13 % en rosé d'Anjou. La tendance n'a pas fléchi depuis. Fin janvier, le total des volumes de cabernet d'Anjou vendu à destination du négoce (raisins, moûts et vrac, y compris les millésimes antérieurs) atteint 128 000 hl (+ 26 %), et 66 000 hl (+ 15 %) pour le rosé d'Anjou.
Du coup, les cours ont repris des couleurs alors qu'ils étaient en berne en 2011-2012. En cabernet d'Anjou, ils sont passés sur le vrac, en moyenne, de 127 à 141 €/hl, et en rosé d'Anjou de 90 à 116.