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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rosés Des cours à la hausse en Anjou

PATRICK TOUCHAIS - La vigne - n°270 - décembre 2014 - page 68

Boostés par une forte demande et des stocks quasi inexistants, les prix des rosés de l'Anjou ont nettement augmenté en ce début de campagne. Les négociants s'inquiètent.

La campagne d'achats des vendanges fraîches en rosés de l'Anjou est partie sur les chapeaux de roue. Dès juillet, les courtiers battaient la campagne. « Tout le monde savait que les stocks ne seraient pas suffisants pour tenir jusqu'au 15 décembre, et donc que les négociants auraient besoin de se couvrir tôt », raconte un producteur, qui commercialise quelque 800 hl de vrac en rosé et cabernet d'anjou. « J'ai évoqué la vente de mon vrac dans le courant de l'été. Une partie est en contrat pluriannuel ; pour le reste, j'ai eu trois propositions. J'ai choisi le plus offrant. »

À fin novembre, les achats en moûts et raisins en cabernet d'anjou sont en hausse de 8 %, à plus de 66 000 hl, et en léger recul en rosé d'anjou, à plus de 30 000 hl. De leur côté, les cours en moûts ont progressé de 20 €/hl en rosé d'anjou, à 119 €, et de 22 € en cabernet d'anjou, à 146 €. Et la tendance se confirme dans les mêmes proportions pour les premiers achats de vins finis. « Il y a eu une petite discussion sur les prix, mais ça s'est fait facilement. D'autant que j'ai demandé un prix en hausse, certes, mais en phase avec la réalité », souligne le producteur. Certains attendraient-ils un peu pour faire monter les prix ? La tentation est réelle.

Cette augmentation de cours inquiète très clairement les négociants. « On est en discussion avec la grande distribution actuellement. Ça démarre difficilement car certaines enseignes entament la négociation en évoquant une baisse des prix. D'autres comprennent la situation et accepteront une hausse », indique Bernard Jacob, directeur d'Ackerman. Les négociations s'annoncent serrées. La grande distribution écoule les deux tiers des volumes de cabernet d'anjou.

Conscient de l'enjeu, Laurent Ménestreau, le président de la Fédération viticole de l'Anjou, se montre prudent : « Il faut trouver un juste équilibre entre des prix valorisants pour nous et acceptables pour les consommateurs. On sait qu'une montée trop importante des cours peut provoquer un ralentissement des ventes en grande distribution, voire des déréférencements. Les rosés nous font vivre, mais avec de la stabilité. Évitons les Yo-Yo. »

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