Alors que la campagne tarde à s'enclencher pour les IGP Pays d'Oc conventionnels, elle démarre sur les chapeaux de roue pour les vins bio blancs. Sur les trois premiers mois de la campagne, les volumes contractualisés ont plus que doublé, passant de 5 300 hl l'an dernier à 11 200 hl cette année.
« La demande est très forte en blancs », confirme le courtier gardois Jean-Christophe Baillé. Malgré ce contexte très tendu, les prix ne flambent pas. Ils progressent de 7 % pour le chardonnay, à 152,50 €/hl, et de 10 % pour le sauvignon, à 137 €/hl.
« Le démarrage de la campagne est souvent précoce pour les vins bio, observe Jacques Frelin, fondateur de la Maison des Terroirs Vivants, société de négoce spécialiste des vins bio. 2016 est dans la lignée des années précédentes. Il y a toujours un peu de tension en début de campagne sur les vins blancs. Mais en rouge, cette année, il n'y a aucun souci. On trouve encore des rouges de 2015. Après le déséquilibre observé en 2012-2013, conséquence d'une vague massive de conversion, le marché se rééquilibre. »
En effet, la situation est tout autre pour les rouges et les rosés, avec une baisse des volumes échangés et un léger effritement des prix relevés par Inter Oc. Les acteurs bio ont à coeur de conserver la dynamique en faveur de leurs vins dont les ventes dans les grandes surfaces françaises progressent. « Il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d'or. Si nous voulons continuer à nous développer, notamment à l'export, il faut préserver cette modération des prix », argumente Jacques Frelin.
Une analyse partagée par la production. « Nous ne souhaitons pas que le marché flambe, nous voulons une filière durable. Pour cela, il faut rester raisonnable et veiller à un juste équilibre entre offre et demande », estime Jean-Fred Coste, président des Vignerons de la Voie d'Héraclès, premier producteur de vin bio de la région. Les membres de Sudvinbio sont sur la même longueur d'onde, d'où l'optimisme de leur président Patrick Guiraud : « Nous avons des prix rémunérateurs. Les producteurs augmentent petit à petit leur surface pour alimenter le marché. Je suis très confiant dans l'avenir de notre filière. »