Bernard Farges n'y est pas allé de mainmorte. Le 15 novembre, lors du congrès de la Cnaoc, il s'en est pris aux firmes phyto qui recommandent le port des EPI (équipement de protection individuelle), tout au long de la saison, pour les ouvriers qui travaillent dans les vignes traitées avec des produits.
« Nous ne voulons pas d'EPI après le délai de rentrée, a rappelé le président de la confédération des syndicats d'AOC. Aujourd'hui, seules les firmes phytosanitaires sont protégées [juridiquement, NDLR]. Nous en avons assez de leur cynisme, assez d'être pris en otage de leur AMM nous obligeant à nous équiper jusqu'aux vendanges. Porter des EPI après le délai de rentrée, tout le monde doit comprendre que ce n'est pas possible. » Et d'inviter les firmes à venir le constater sur le terrain en plein été. « Imposer le port des EPI aux travailleurs n'est pas une initiative des firmes. Cela a d'abord été une demande de l'administration française », explique Julien Durand-Réville, responsable de la santé à l'UIPP.
Et les choses ne sont pas près de s'arranger. Le 1er janvier 2016, de nouvelles règles européennes d'évaluation du risque phyto, pour les opérateurs, les travailleurs, les riverains et les promeneurs, sont entrées en vigueur. « Il faut s'attendre à de nouvelles interdictions de produits et, pour les produits qui seront maintenus, à l'obligation pour les travailleurs dans les parcelles de porter des EPI. Nous tentons de convaincre, avec - nous l'espérons-le soutien de la filière viticole, les experts européens d'utiliser des scénarios de modélisation plus réalistes. »