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ÉRIC SANTIER, viticulteur à Ligré, en Indre-et-Loire, prépare le colis d'un client qui a commandé via le site Les Grappes. © C. WATIER
« Nous sommes sur Twil depuis le mois de juin, lance Hélène Huttard, responsable marketing de la Maison Jean Huttard, à Zellenberg (Haut-Rhin). Cette application propose toute notre gamme à la vente. Nous y avons référencé nos vins en déposant nos fiches techniques, des photos, une présentation du domaine... Dès qu'une personne effectue un achat, nous recevons un mail avec les bordereaus de commande et de livraison. »
Puis elle reçoit de Twil un emballage correspondant au nombre de bouteilles commandées dans lequel elle n'a plus qu'à enfermer les vins. Elle dépose ce colis dans un point relais d'où il est expédié à l'acheteur. « Twil prend une commission de 15 % sur les ventes », précise la responsable.
Depuis le mois de juin, elle a reçu quatre commandes pour un montant correspondant à « une matinée de vente au caveau, poursuit-elle. Ce n'est pas énorme. Mais cela m'a permis de toucher des clients qui n'auraient pas commandé directement chez nous. Nos frais de transport s'élèvent à 20 € pour l'achat de six bouteilles. Twil, qui a négocié des tarifs serrés avec son prestataire de transport, prend seulement 1,50 € de frais de port par bouteille pour ces mêmes quantités. »
Même politique sur le site communautaire Les Grappes. Éric Santier, du domaine Dozon, à Ligré (Indre-et-Loire), y vend ses vins depuis 2015. « J'y présente trois de mes cuvées en AOC Chinon, deux rouges et un rosé, dans une fourchette de prix allant de 7,90 à 11,80 € la bouteille, expose-t-il. En temps normal, mes tarifs de livraison sont franco à partir de l'achat de 30 bouteilles. Avec Les Grappes, c'est à partir de 6 bouteilles. Quand un client me contacte au domaine pour acheter des petites quantités, je le renvoie sur le site. »
En 2015, il a vendu 120 bouteilles via Les Grappes. « Cela correspond, grosso modo, à ce que je vends à un caviste de taille moyenne, estime-t-il. Cette année, je mise sur les mêmes quantités, voire un peu moins. Car Les Grappes a référencé d'autres domaines de Chinon. »
Le domaine Pascal Jolivet, à Sancerre (Cher), a lui choisi Wine Republik. « Nous cherchons à développer la vente aux particuliers, explique Pauline Guillot, la responsable commerciale. Notre site Internet n'est pas marchand. Aussi, quand Wine Republik nous a contactés, nous avons décidé de jouer le jeu. Toutes nos cuvées sont ainsi disponibles à la vente sur le site. »
Dès qu'un client commande, le domaine reçoit le bon correspondant par mail. « Dans les deux jours qui suivent, un transporteur passe la chercher au domaine », souligne la responsable. Là aussi, les frais de transport sont avantageux : 9 € pour six bouteilles expédiées. « Aujourd'hui, Wine Republik représente 2 % du chiffre d'affaires réalisé auprès de la clientèle particulière, poursuit Pauline Guillot. C'est en progression continue. Cela nous a permis de capter une nouvelle clientèle plus jeune et adepte des achats sur le Web que nous n'étions pas en mesure de cibler jusque-là. »
Champagne Philippe Gamet, à Mardeuil (Marne), fait, quant à lui, ses premiers pas sur Les Grappes et Twil. « Nos cuvées y sont référencées gratuitement, expose Nelly Laurent, l'assistante commerciale export. Cela nous assure de la visibilité sur Internet. Pourquoi s'en priver ? » Pour l'instant, pas de commande en vue. « Nous avons bon espoir d'en décrocher d'ici à la fin de l'année sur Les Grappes, avec une promotion qui offre 15 % de réduction à partir d'une bouteille achetée. »
Vivino se lance dans la vente en ligne
Vivino va encore monter en puissance. En effet, le leader mondial des sites communautaires dédiés au vin vient de lancer Vivino Checkout. Ce nouveau service de vente en ligne permet aux utilisateurs d'acheter auprès d'un producteur ou d'un revendeur les vins référencés. « Plus de 120 000 références de vins sont disponibles à la vente par ce biais, annonce l'entreprise. Aux États-Unis, la commande moyenne s'élève à 6 bouteilles pour un total de 150 dollars. » L'expérience, débuté aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Danemark, va prochainement être étendue à d'autres marchés, dont la France. Pour Vivino, il s'agit d'un changement de cap, le site s'étant au départ fixé comme but d'aider les amateurs à choisir leurs vins. Pour ses concurrents français, la fonction commerciale s'est imposée dès le départ. « Sans cela, le modèle économique n'est pas viable », fait valoir Benjamin Albarède, fondateur de Wine Republik.
