Maladies du bois L'efficacité d'Esquive se confirme

En utilisant Esquive, on peut sauver 42 ceps par hectare et par an, en moyenne.

Les résultats sont là. « Année après année, ils confirment l'efficacité du produit Esquive WP », a déclaré Jean-Luc Dedieu, chef du marché vigne chez Bayer, lors d'un point presse organisé le 15 novembre au Château Lamothe de Haux, dans le Bordelais.

Esquive est un produit à base de Trichoderma atroviride, un champignon homologué contre l'eutypiose et l'esca/BDA. Il se pulvérise sur les plaies de taille quinze jours maximum après la taille, le plus tôt étant le mieux. Son action est préventive. Mieux vaut donc l'appliquer dans les jeunes parcelles et dans celles peu touchées par les maladies du bois. Il coûte 220 €/ha.

Bayer a présenté le témoignage de Didier Thévenet. Le chef de culture du château de Corcelles, un domaine de 90 ha en Beaujolais, est convaincu de l'efficacité d'Esquive. Selon lui, l'esca est responsable de la mort de 0,5 à 1 % de ses ceps par an. « En dix ans, on peut perdre jusqu'à 10 % de ceps. On ne peut pas se le permettre », a-t-il expliqué dans un petit film. Or, le remplacement d'un pied coûte 20 à 25 €, en comptant les pertes de récolte. Depuis six ans, il teste Esquive dans une parcelle de gamay de 4 000 m2 plantée en 1998 et surgreffée avec du chardonnay en 2009. Il applique le produit avec un pulvérisateur à dos.

Bayer a filmé cette parcelle avec un drone. On découvre ainsi que le témoin non traité présente bien plus de manquants que la partie traitée avec Esquive. Bayer annonce sur cet essai une efficacité de l'ordre de 40 %. Rapporté à l'hectare, ce sont 74 ceps sauvés par an et 6 % de rendement en plus de 2012 à 2015.

Didier Thévenet applique désormais le produit à plus grande échelle dans les jeunes vignes. Un cas unique ? Non. Les autres essais menés par la firme au niveau national (39 parcelles en 2016) vont dans le même sens. Avec Esquive, « 42 ceps en moyenne sont sauvés par hectare et par an (à une densité moyenne de 6300 pieds/ha), avec un gain de rendement brut de 3 %. La rentabilité nette est donc de 404 €/ha/an », affirme Jean-Luc Dedieu.

Bayer admet qu'« il ne s'agit pas d'une solution miracle ». Mais c'est un remède en complément d'autres soins que la firme recommande : la plantation de plants traités à l'eau chaude, l'élimination des ceps et des bois morts ainsi qu'une taille respectueuse des flux de sève, qui évite les grosses plaies. Tout est dit.