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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Blanc L'appel à la sagesse en Muscadet

PATRICK TOUCHAIS - La vigne - n°292 - décembre 2016 - page 68

Face à une récolte très faible, le risque d'une envolée des cours est réel. Mais le souvenir des conséquences néfastes de la flambée de 2008 appelle production et négoce à la prudence.

C'est la question dans le Pays nantais : où s'arrêtera la hausse des cours ? En une campagne, les moûts de muscadet AC (la base de la pyramide) sont passés de 75 à 135 €/hl. Même tendance avec le muscadet sèvre-et-maine sur lie qui a bondi de 100 à 155 €/hl.

Romain Barreau est producteur avec son frère sur 34 ha, à Tillières. Il livre 50 % de sa récolte en raisin au négoce, via un contrat pluriannuel. « Oui, le contrat a été réactualisé à la hausse. Mais les prix étaient bas... »

« Ils étaient même trop bas », ajoute Hervé Luneau, le président des courtiers. Désormais, il espère qu'ils vont se stabiliser. « Toute la filière sait qu'il faut être prudent. On craint le spectre de 2008. » À l'époque, le gel avait touché la récolte, provoquant une flambée des cours puis des prix aux consommateurs. Les ventes en grande distribution avaient chuté, débouchant paradoxalement sur une hausse des stocks. La récolte 2016 n'est pas encore connue, mais il n'y a pas de miracle. Toutes AOC Muscadet confondues, elle devrait osciller entre 170 000 et 180 000 hl, contre plus de 400 000 hl en 2014 et 2015. « On peut considérer que le sèvre-et-maine sur lie 2016 est déjà vendu », précise Hervé Luneau. Restent les stocks de 2015 pour finir la campagne. « Notre approvisionnement a été satisfaisant, souligne Bernard Jacob, directeur d'Ackerman, opérateur en muscadet, via plusieurs filiales. Les vignerons ont apporté ce qu'ils pouvaient. Si les cours se maintiennent, ça fonctionnera, même si ce sera dur pour les vignerons qui ont récolté moins de 20 hl/ha. »

Les achats de vins de muscadet AC viennent de commencer. « Le marché est actif pour les 2015, car ils sont de belle qualité. Quant au 2016, il démarre à 150 €/hl », indique le courtier. « Sans être devin, je pense que les cours vont se tenir. Ni écroulement, ni emballement », avance Bernard Jacob.

Et les volumes ? « Pas d'inquiétude », avait prévenu la Fédération des vins de Nantes avant les vendanges. « Les stocks - environ 300 000 hl - permettront de couvrir la campagne. »

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