Décidément, la pression ne retombe pas. Dans la nuit du 25 au 26 janvier, les JA de Charente et de Charente-Maritime ont mené une nouvelle action contre les « vautours », ces vignerons de Cognac qui achètent des vignes en Muscadet ou dans les Pyrénées-Orientales pour les arracher et s'agrandir à Cognac.
Les deux syndicats ont collé des affiches dans les villages hébergeant ces viticulteurs et à proximité de leurs exploitations. « Ça veut profiter d'une faille réglementaire et ça se dit viticulteur responsable », s'indigne l'un de ces tracts. « Ici niche un vautour », dénonce une autre. Mais aucun nom n'a été rendu public, contrairement à ce qui s'était passé en juillet dernier.
« Nous avons voulu intimider ceux qui sortaient du rang pour arrêter ce phénomène », explique Julien Massé, vice-président des JA16, installé à Rouillac.
Les syndicats ont dressé une liste d'une vingtaine de « vautours ». Début février, ils avaient décidé de la remettre aux syndicats des négociants, des pépiniéristes et des courtiers de Cognac afin qu'ils la diffusent à leurs membres. « Nous remettons aussi cette liste aux négociants que nous rencontrons individuellement, affirme Julien Massé. Certains nous ont dit qu'ils allaient radier les "vautours" de leurs fournisseurs. »
L'UGVC (Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac) estime que 300 ha ont été acquis en 2016 hors de Cognac pour rapatrier autant d'autorisations de plantation dans l'aire de l'appellation. C'est 50 ha de plus que le contingent de plantations nouvelles fixé pour l'an dernier. Pour l'heure, aucune parade juridique n'a été trouvée à cette pratique.