Depuis le 1er janvier, les vignerons peuvent transférer leurs droits de plantations d'une région viticole à une autre. Dans le Cognaçais, des producteurs en profitent. Ils ont déjà acheté 200 ha hors de leur région dans le seul but de rapatrier les droits chez eux, après l'arrachage des vignes en question. Mais cette combine n'est pas du goût de tous. « L'agrandissement du vignoble de Cognac doit obéir au business plan que nous avons établi pour ne pas déstabiliser le marché », insiste Stéphane Roy, président de l'UGVC.
Pour dénoncer cette pratique, les Jeunes Agriculteurs (JA) de Charente et Charente-Maritime ont organisé, le 11 juillet, le Concours général des vautours cognaçais. « Nous voulons faire peur aux vignerons qui seraient tentés d'acheter des vignes ailleurs », explique Julien Massé, vice-président des JA de Charente.
Les Jeunes Agriculteurs ont dévoilé deux noms à l'issue de cet événement. L'un d'eux, David Couillaud, vigneron à Clion, a été désigné « Vautour d'or » pour l'achat de 11 ha de vignes dans le Roussillon. Après avoir vu son nom dans la presse, il a adressé une lettre ouverte à La Charente Libre. Il s'explique : « Je suis installé depuis 2 ans sur 30 ha. J'ai déjà renouvelé quelques parcelles. Pour cette raison, je n'ai pas été considéré comme nouvel entrant. Je n'étais donc pas prioritaire pour l'attribution de plantations nouvelles. Or, en tant que jeune agriculteur, je souhaite m'agrandir. »
Au moins un point partagé avec l'UGVC et les JA qui contestent eux aussi l'avantage accordé aux nouveaux entrants, simplement définis comme ceux qui « plantent de la vigne pour la première fois ». « L'UGVC mène une forte politique de renouvellement du vignoble. La priorité donnée aux nouveaux entrants pénalise ceux qui jouent le jeu. L'an prochain, nous n'en voulons plus. C'est aux régions viticoles de décider des critères de priorité », affirme Stéphane Roy. Un accord qui pourrait peut-être apaiser les tensions.