L'Inao change de tempo. Après avoir longtemps freiné des quatre fers, l'institut pousse désormais les ODG à adopter des mesures agro-environnementales dans leurs cahiers des charges. Pour les aider, il a rédigé le premier Guide de l'agroécologie en viticulture avec l'IFV. « Ce guide apporte des éléments concrets pour faire évoluer les pratiques », annonce fièrement Bernard Angelras, le nouveau président de l'IFV.
Présenté le 2 mars sur le stand du ministère de l'Agriculture au Salon de l'agriculture, à Paris, ce document sera adressé à chaque président d'ODG qui y trouvera quantité d'exemples de mesures.
Il y a, bien sûr, l'interdiction du désherbage en plein ou l'obligation d'enherber les tournières, déjà en vigueur dans plusieurs appellations du Val de Loire. Mais aussi des mesures inédites comme l'obligation de créer des haies ou des zones écologiques réservoirs, de faire des traitements face par face, ou encore l'interdiction des apports d'azote minéral de synthèse et des canons oscillants.
« Il n'y a aucune obligation », souligne Christian Paly, président de l'Inao, lorsqu'on lui demande le coût de telles mesures. C'est aux ODG de décider ce qu'ils veulent faire. Pour Christian Paly, les priorités devraient être de réduire les herbicides, d'interdire le paillage en plastique et d'imposer l'entretien des murets.
Christian Paul, nouveau président du Comité national des vins IGP, voit les choses différemment : « La première mesure serait d'introduire des cépages résistants dans les cahiers des charges. » Il demande que les ODG qui le souhaitent puissent expérimenter ces variétés. Un souhait qui se heurte à bien des obstacles.