« Lorsqu'on a présenté notre projet au ministère de l'Agriculture et à l'Inao, ils ne s'attendaient pas à ce que l'on aille aussi loin dans la mise en place de mesures agroécologiques », se flatte Franck Binard, le directeur du Conseil des vins de Saint-Émilion. Le projet de nouveau cahier des charges des appellations de Saint-Émilion est ambitieux. Il reprend comme socle les mesures agroenvironnementales adoptées par l'AOC Bordeaux (voir La Vigne, n° 295, p. 12).
Et en ce qui concerne les AOC Saint-Émilion, Saint-Émilion grand cru, Lussac et Puisseguin, il introduit un impératif inédit : l'engagement obligatoire de 100 % de son vignoble dans une certification environnementale reconnue par le ministère de l'Agriculture (Terra Vitis, AgriConfiance, SME des vins de Bordeaux...) ou en bio. Le projet prévoit aussi l'interdiction de l'épamprage chimique et l'obligation de traiter les effluents.
Ces propositions ont été adoptées le 7 mars par le conseil d'administration du Conseil des vins de Saint-Émilion. Elles seront soumises au vote de l'assemblée générale, le 16 mai prochain. Sous réserve de l'accord des pouvoirs publics, le syndicat prévoit la mise en application de ces dispositions pour le millésime 2019. Faute d'engagement, les châteaux de la rive droite ne pourront plus prétendre à une AOC de Saint-Émilion.