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ACTUS - FRANCE

Présidentielles 2017 Demandez les programmes

MARION IVALDI ET ALEXANDRE ABELLAN - La vigne - n°296 - avril 2017 - page 18

Voici l'essentiel du programme viticole des cinq principaux candidats à l'élection présidentielle. Retrouvez l'intégralité de leurs positions et celle des six autres candidats sur notre site Vitisphere.com.
Jean-Luc Mélenchon.

Jean-Luc Mélenchon.

Benoît Hamon.

Benoît Hamon.

Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron.

François Fillon.

François Fillon.

Marine Le Pen.

Marine Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon « Le bio doit devenir la règle »

« Le modèle de l'agriculture paysanne et biologique doit guider l'évolution du vignoble et réorienter les aides. Le bio doit devenir la règle et la chimie l'exception dans la gestion des cultures. Il faut en finir avec le désherbage chimique. Le glyphosate devrait déjà être interdit. Le vin français n'a rien à gagner à la concurrence sans règle que préparent les traités de libre-échange, Ceta et Tafta. Je m'oppose à cette libéralisation sauvage comme au dumping social et écologique organisé par les traités européens. Nous appliquerons des visas sociaux et écologiques aux importations qui ne respectent pas les droits que nous reconnaissons aux travailleurs et à l'écosystème humain. Je suis totalement opposé à la libéralisation des autorisations de plantation dont la Commission européenne continue de rêver. Le vin n'est pas une marchandise comme une autre, c'est un produit culturel autant qu'alimentaire. »

Benoît Hamon « Une Pac pour les consommateurs »

Plutôt que d'annoncer des mesures, Benoît Hamon rappelle des principes. « La politique agricole commune doit d'abord être pour que les consommateurs accèdent à des produits alimentaires sains, de qualité, en quantité, et issus d'une agriculture faisant vivre les territoires et protégeant l'environnement.

Il faut mettre fin au libéralisme de nos politiques européennes. Seuls des outils de régulation, de prévention et de gestion des crises permettront de préserver notre tissu agricole européen. Il faut cesser de considérer les préoccupations environnementales comme une contrainte. Intégrons l'environnement dans les facteurs positifs de la production agricole, optimisons les facteurs naturels de production. Les consommateurs reconnaîtront les démarches vertueuses en tant que citoyens. Nos indications géographiques ont démontré leur résistance exceptionnelle aux crises agricoles. Il est donc vital de développer leur protection au niveau mondial. »

Emmanuel Macron « Sortons de l'écologie punitive »

« Le principal défi pour notre viticulture est environnemental, estime le candidat d'En Marche. Pour le relever, il faut cesser d'opposer le bio et le conventionnel. Il faut sortir de l'écologie punitive. L'État doit soutenir les agriculteurs qui s'engagent dans des pratiques vertueuses. C'est l'objectif du PSE (paiement pour services environnementaux) de 200 millions d'euros par an que je souhaite mettre en oeuvre. Quant au plan de transformation agricole (5 Mds d'euros en cinq ans), il soutiendra les projets de modernisation des exploitations positifs pour l'environnement. »

Emmanuel Macron milite pour des accords de libre-échange assurant « notre compétitivité à l'export tout en protégeant nos appellations ». À ses yeux, les viticulteurs sont avant tout des chefs d'entreprise. Ils bénéficieront de la transformation du CICE en allégements de charges, de la « révision des normes inutiles » et du droit à l'erreur face à l'administration.

François Fillon « Fin de l'overdose normative »

Pour le candidat LR, les agriculteurs sont « des entrepreneurs à part entière ». À ce titre, ils doivent bénéficier du crédit impôt recherche pour innover, par exemple dans la protection du vignoble. « Les viticulteurs, comme toutes les entreprises bénéficieront de la baisse des charges que j'ai annoncée et qui sera financée par la hausse de deux points de la TVA. » François Fillon promet aussi la fin de « l'overdose normative » française. Il « abrogera toutes les normes ajoutées aux textes européens ». Il simplifiera l'accès aux aides de l'OCM vin.

Il propose la création d'un « compte épargne aléas climatiques et économiques », hors impôt, pour faire des réserves pendant les bonnes années en prévision des mauvaises. Il veut développer la certification haute valeur environnementale (HVE). Il pense que l'agriculture connectée permettra d'utiliser le « juste nécessaire » de produits phytosanitaires.

Marine Le Pen « Retrouvons notre souveraineté »

La candidate FN ne trouve aucune grâce à l'Europe. « La politique viticole européenne est désastreuse. Les normes sans aucune logique se multiplient, sans protéger le consommateur et l'environnement. Les aides sont réparties selon des critères défavorables aux petits exploitants. En retrouvant notre souveraineté, nous aurons les mains libres pour mener une politique audacieuse. Je franciserai la Pac, qui sera transformée en politique agricole française. Le montant des subventions sera préservé mais nous définirons nos propres critères pour les répartir. »

La candidate FN veut aussi s'attaquer aux pesticides. « Il est de mon devoir de protéger la santé de mes compatriotes. Pour autant, il faut souligner les nombreux efforts réalisés par nos viticulteurs qui emploient moins de pesticides et se convertissent de plus en plus au bio. Il faut encourager ce mouvement, tout en maintenant la rentabilité des vignerons. »

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