Le Château Giscours a signé un contrat Viticulture durable avec Euralis. Grâce aux conseils du distributeur, son IFT a baissé de 30 % à 40 %.
Dans le cadre de la certification Iso 14001, le Château Giscours, situé à Labarde, en Gironde, cherche à réduire son impact environnemental. « Avec Euralis, qui est un de nos fournisseurs, nous avons revu nos programmes de traitements. Notre objectif était de diminuer les doses de phytos, de supprimer les CMR et de privilégier les produits avec une ZNT à 5 m ainsiq que des délais de rentrée courts », explique Didier Forêt, directeur technique de ce vignoble de 160 ha.
Pour atteindre ses objectifs, le domaine s'est adressé à Euralis. « Avec leur conseiller, nous avons constitué des îlots et choisi dans chacun d'eux une parcelle de référence. Il vient observer celles-ci une fois par semaine en saison », précise Didier Forêt. Pour évaluer la pression des maladies, le conseiller s'appuie aussi sur l'observation d'un témoin non traité ainsi que sur les données issues d'Optidose et du modèle Movida de prévision des risques mildiou et oïdium. Après chaque visite, il envoie un rapport par mail reprenant ses observations et ses conseils, assortis de propositions de modulation de dose.
« J'attends des distributeurs qu'ils ne soient pas seulement des vendeurs, mais qu'ils nous accompagnent dans nos objectifs. Ils doivent être à notre écoute et pas seulement à celle des industriels de la phytopharmacie. Ces dernières années, ils l'ont bien compris et ont fait évoluer leur gamme de produits », apprécie Didier Forêt.
Pour être sûr que toute la végétation est bien protégée avec des doses réduites, le Château Giscours fait étalonner tous les ans ses cinq pulvérisateurs face par face et son pulvérisateur à panneaux récupérateurs. « Désormais, nous traitons chaque îlot différemment. L'organisation du travail est plus complexe ! Il faut être réactif, parfois traiter à nouveau plus vite que prévu, ce qui oblige à décaler les travaux en vert. Mais nous avons réduit l'IFT moyen de 30 à 40 % suivant les années », se réjouit Didier Forêt.
Contre les vers de la grappe, il a adopté la lutte par confusion sexuelle. Et en pratiquant un effeuillage précoce plus rigoureux, il a pu supprimer les antibotrytis. « Nous avons aussi réduit les traitements contre le mildiou, qui est notre premier souci. Il y a quelques fois des taches sur le feuillage, il faut l'accepter. Mais avec l'aide de notre conseiller, nous veillons à préserver le rendement et la qualité. »
Le contrat comprend une réunion avant la campagne pour choisir les produits, treize à quinze visites annuelles dans les parcelles de référence, ainsi qu'une réunion de fin de campagne. Cette prestation revient à près de 50 €/ha. « En utilisant moins de produits, nous faisons par ailleurs des économies. Mais l'objectif premier n'est pas de réduire les coûts. Je préfère payer des conseils et un accompagnement, plutôt que des produits. »
EURALIS Un accompagnement vers le bio et l'agroécologie
Euralis a commencé à structurer une gamme bio au début des années 2000. Avec la hausse des conversions, le distributeur a mis en place un service d'accompagnement en bio en 2007. En 2016, une vingtaine de vignerons y ont fait appel pour des prestations de 6 à 40 heures/an coûtant entre 100 et 150 €/heure en fonction du type de conseil. « Je n'interviens pas seulement sur la protection de la vigne, mais sur l'ensemble de la conduite en bio, ainsi que sur le management du changement. La vigne s'adapte plus vite que le vigneron ! », constate Pierre Palmier, qui travaille en binôme avec l'oenologue Patricia Guéry, chargée de réduire les intrants au chai. Euralis anime également un groupe Dephy depuis 2011. « Avec les vignerons engagés dans cette démarche, nous nous sommes fait la main sur Optidose et nous avons testé des solutions alternatives. Ils ont ainsi progressivement baissé leur IFT sans perte de récolte », explique Éric Capredon, l'animateur du groupe Dephy. Cette expérience lui sert aujourd'hui pour référencer de nouveaux produits et conseiller les clients qui veulent aller vers l'agroécologie.