« Cette année, je vais tester sur 15 ha la lutte contre l'eudémis par confusion sexuelle, avec des puffers qui vaporisent régulièrement des phéromones dans la parcelle. Il n'y en a que deux ou trois à poser par hectare, ce qui est rapide. Je ne connaissais pas ce procédé. C'est Magne, mon distributeur, qui m'en a parlé », souligne Arnaud de Malefette.
Au domaine du Bosc, à Montady, dans l'Hérault, le vigneron produit des IGP Pays d'Oc sur 50 ha. Depuis trois ans, il utilise l'outil d'aide à la décision Visiomagne. « Je surveille les alertes mildiou, oïdium et botrytis données par les modèles et alimentées par une station météo installée sur mon exploitation. Je suis aussi de près les relevés des pièges à eudémis du distributeur, dont l'un est très proche de mes vignes. Cela me donne des informations localisées qui me permettent de ne traiter que lorsque c'est nécessaire », note-t-il.
Au quotidien, l'outil de prévision indique les fenêtres favorables aux traitements et celles à éviter. Il améliore ainsi l'efficacité des applications et minimise les risques de dérive avec le vent.
Il bénéficie également du service Suivi Expert, proposé gratuitement aux bons clients. « En saison, Christophe Bigi, mon conseiller, vient tous les sept ou quatorze jours, en fonction des périodes. Nous observons ensemble les parcelles pour évaluer la pression de l'oïdium et du mildiou, et nous décidons des traitements à suivre. Après chaque visite, il m'envoie un compte-rendu écrit de ses observations et préconisations que j'archive pour justifier des traitements pratiqués dans chaque parcelle », détaille le vigneron.
« Ces services - suivi et OAD - sont inclus dans le prix des produits phytosanitaires, négocié chaque année en fonction des quantités que j'achète », précise-t-il.
L'organisation du travail est plus complexe car les traitements sont différenciés pour chaque parcelle. Mais Arnaud de Malefette a réduit leur nombre en traitant moins systématiquement. « Je fais des économies de produit. Mais la facture ne diminuera pas pour autant car, pour aller plus loin dans la réduction des traitements, je voudrais utiliser des solutions alternatives qui reviennent plus cher », note le vigneron.
En 2017, son distributeur va instaurer des essais dans plusieurs de ses parcelles. Il va ainsi pouvoir observer si les SDN permettent effectivement de réduire les doses des traitement contre le mildiou et l'oïdium. « J'apprécie que mon conseiller me propose des alternatives qui préservent mieux la santé et l'environnement. D'autres distributeurs sont moins actifs pour tester les solutions de biocontrôle. Magne ne se contente pas des produits conventionnels, et c'est bien. C'est un partenaire qui nous accompagne dans les évolutions du métier. »
MAGNE Des échanges avec les coopératives
Pour étendre son réseau de stations météo, Magne collabore avec des caves coopératives. « Nous sommes équipés de trois stations, modernisées en 2016. Nous fournissons leurs données à Magne. En retour, ce distributeur nous envoie des données de modélisation correspondant à nos stations. Nous avons ainsi une base pour conseiller nos adhérents que nous affinons avec nos parcelles de référence », explique Serge Puel, responsable du vignoble aux Vignerons du pays d'Ensérune. Magne intervient aussi au sein des coopératives pour développer la confusion sexuelle. Cette promotion d'une technique de biocontrôle devrait lui permettre à l'avenir d'engranger des CEPP. « Les distributeurs ont le savoir-faire de cette technique. Nous avons organisé des réunions avec nos adhérents et des conseillers de Magne, Péris et Arterris. Cela nous a permis de constituer des îlots et d'organiser des chantiers collectifs pour poser les diffuseurs. Nous allons poursuivre en 2017 », note Serge Puel.