Depuis trois ans, un conseiller de Raisonnance intervient au Château Soutard, à Saint-Émilion, en Gironde. Toutes les une à deux semaines, il vient observer des parcelles de référence. Il prend connaissance des risques mildiou et oïdium calculés par l'outil d'aide à la décision Movida, lequel est alimenté par les données de la station météo du château et par les relevés des stades végétatifs.
« Cela nous fournit une base pour discuter des dates de traitement, des produits et des doses. Ce conseiller a une large expérience car il circule dans tout le département, apprécie Olivier Brunel, directeur technique. Pour obtenir une récolte mûre et saine avec le minimum de produits, nous avons besoin d'un interlocuteur qui nous aide à prendre les décisions. »
Raisonnance est la filiale de conseils du groupe Isidore. Château Soutard a signé avec elle un contrat qui comprend l'étalonnage des pulvérisateurs en début de campagne, les visites en cours de saison, la modélisation du mildiou et de l'oïdium et un rapport annuel détaillé. Le tout coûte 5 000 € par an. « L'investissement en vaut la peine. En trois ans, nous avons réduit notre IFT de 25 % », souligne Olivier Brunel.
Sur 60 ha de vignes, il y a désormais quatre programmes de traitements différents. Les parcelles sont réparties ainsi en six îlots dont trois sont conduits en bio. « Les vignes plus vigoureuses recevront un traitement antibotrytis inutile sur les autres », précise-t-il. Comme les parcelles de même sensibilité ne sont pas voisines, il faut parcourir plus de kilomètres pour faire certains traitements.
La prise de décision et l'organisation du travail sont plus complexes. « Je consacre du temps à analyser les situations et à réfléchir avant de décider. Mais c'est du temps utile », note Olivier Brunel. Le conseiller, le même depuis trois ans, commence à bien connaître le domaine. « Nous capitalisons de l'expérience pour faire évoluer nos pratiques. C'est une démarche dans la durée. »
Au coût du conseil, s'ajoute le prix des produits phyto qu'Olivier Brunel commande aux Établissements Touzan, appartenant eux aussi au groupe Isidore. « Le conseil et la vente ne sont pas complètement séparés. Mais j'ai eu des conseillers extérieurs à la distribution. Ils connaissaient moins bien les produits. Les distributeurs les testent et ont des retours de leurs clients. Ils sont engagés de A à Z », estime-t-il.