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DOSSIER - Réduire les phytos : la distribution en première ligne

Le bon itinéraire avec les données météo locales

La vigne - n°296 - avril 2017 - page 29

Paul-Henri Bouchard évalue la pression du mildiou avec le service Itinéraire modélisation de la CAPL. Celui-ci est alimenté par une station météo toute proche de ses vignes.
PAUL-HENRI BOUCHARD, vigneron dans le Vaucluse, à souscrit un service auprès de la CAPL pour mieux lutter  contre les maladies.

PAUL-HENRI BOUCHARD, vigneron dans le Vaucluse, à souscrit un service auprès de la CAPL pour mieux lutter contre les maladies.

« En 2016, il y a eu vingt-deux épisodes contaminants de mildiou sur mon exploitation. Mais en évaluant finement la pression, je n'ai traité que six fois : trois à pleine dose sur l'ensemble du domaine et trois à dose modulée sur certaines parcelles », note Paul-Henri Bouchard, du domaine des Grands Devers, à Valréas, dans le Vaucluse. S'il a pu ainsi cibler les traitements, c'est qu'il a bénéficié des données de la station météo installée par la CAPL (Coopérative agricole Provence-Languedoc) à proximité de ses vignes.

« Dans notre zone, les orages sont très localisés. C'est ce qui m'a poussé à souscrire au service Itinéraire modélisation de mon distributeur, en 2005 », explique-t-il. Ce service comprend l'évaluation du risque mildiou, la prévision des vols de tordeuses et des conseils personnalisés sur les dates de traitement et le choix des matières actives. Il coûte 1 800 € la première année, station météo incluse, puis de 1 200 € les années suivantes. « Pour le rendre plus accessible, nous l'avons partagé avec deux voisins au prorata des hectares de chacun. Pour 25 ha, je paye 500 €/an », précise-t-il.

Paul-Henri Bouchard s'appuie sur la modélisation pour piloter ses traitements contre le mildiou. « Il m'est arrivé de n'en faire aucun, alors qu'en 2008, par exemple, je n'ai pas arrêté. » Comme l'OAD annonce les vols de tordeuses, « je sais quand je dois poser mes pièges. Je ne risque pas de rater le bon moment ». Il les relève ensuite lui-même et fait ses comptages pour savoir s'il doit traiter et quand.

« C'est dommage qu'il n'y ait pas de modèle efficace pour l'oïdium. Comme je cherche à réduire au maximum les traitements, il m'arrive de me faire déborder. En 2016, j'ai hésité à ajouter du soufre au traitement contre la cicadelle de la flavescence dorée. Par la suite, je n'ai pas pu repasser à temps pour faire un anti-oïdium. De ce fait, j'ai perdu un peu de récolte en blanc », regrette-t-il.

En 2014 et 2015, il s'est fait surprendre par le black-rot. « Depuis l'an dernier, la CAPL met à notre disposition un modèle black-rot, cela va m'aider à être vigilant. »

En raisonnant les traitements, l'organisation du travail devient plus complexe. « Pour l'oïdium, en l'absence de modèle, je mise sur la prévention et je tiens la cadence, alors que pour le mildiou, j'espace les traitements en fonction des risques. De ce fait, je ne peux pas toujours traiter contre ces deux maladies en même temps », note le vigneron.

Malgré cela, depuis dix ans, il a économisé en moyenne l'équivalent de 2,5 traitements par an. « L'abonnement au service est ainsi largement amorti, et surtout je préserve mieux l'environnement. »

Cet article fait partie du dossier Réduire les phytos : la distribution en première ligne

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CAPL

-Siège : Avignon (Vaucluse) -Surface clientèle : 40 000 ha -Zones d'activité : Vaucluse, Drôme, Gard et Bouches-du-Rhône -40 conseillers de terrain.

Son service

Itinéraire modélisation : OAD, avec des modèles mildiou, black-rot et tordeuse, et fourniture d'une station météo. 1 800 € la 1re année (installation station météo comprise), puis 1 200 €/an.

L'essentiel de l'offre

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