« L'idée vient de Pologne où des arboriculteurs l'appliquent depuis longtemps, explique Pierre Jacolin, viticulteur au Prieuré de Saint-Céols (Cher) dans l'appellation Menetou-Salon. Il s'agit d'importer des typhlodromes dans les plantations nouvelles qui n'en ont pas car les plants arrivent de pépinière où ils subissent beaucoup de traitements phyto dont ceux de la lutte obligatoire contre la flavescence dorée. »
Comme ses maîtres arboriculteurs, Pierre Jacolin procède en deux temps avec des bandes de géotextile non tissées de 30 à 40 cm de long pour quelques centimètres de large.
À l'automne, il enroule les bandes en spirale à mi-hauteur du tronc de ceps adultes et les fixe avec une simple agrafeuse.
Dès les premiers froids, les typhlodromes quittent le feuillage pour se réfugier sous l'écorce des troncs ou dans le sol. Lors de leur descente, beaucoup s'arrêtent dans le tissu le trouvant confortable. « On récupère de 60 à 100 typhlodromes par bande », affirme le vigneron.
À la fin de l'hiver, il prélève délicatement les bandes et les enroule sur les tuteurs de ses jeunes plants au stade deuxième feuille. Dès lors, les auxiliaires les colonisent beaucoup plus vite qu'en temps normal. Il suffit d'une bande tous les deux plants.
« Depuis que je pratique ainsi, je n'ai plus d'acariens dans mes jeunes vignes. Cela n'appauvrit pas les vignes donneuses. Mais il faut traiter avec les produits les moins toxiques possibles. »
Pierre Jacolin, vient de finaliser une fiche détaillant son procédé pour le faire connaître au plus grand nombre. Elle porte le joli nom de « pouponnière à typhlodromes ».