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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Coup de frein sur les costières-de-nîmes

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°296 - avril 2017 - page 72

Après trois ans d'essor, le marché des costières-de-nîmes est en repli. La demande s'effrite mais les cours restent stables.

Fini l'embellie pour le marché en vrac de l'AOC Costières-de-Nîmes. L'appellation, qui avait connu un bel essor entre 2013 et 2015, accuse un retard de 30 % sur les volumes de transactions en rouges par rapport à la campagne précédente. « Nous avons moins de demande. Il y a déjà eu du retard dans les retiraisons du millésime 2015. Certains opérateurs, qui s'étaient positionnés les années précédentes, ne sont pas passés aux achats cette année. J'ai un client qui, depuis deux à trois ans, m'achetait 2 500 hl dans deux caves particulières et qui cette année ne prendra rien », témoigne Bruno Crouzet, courtier dans le Gard. À la cave coopérative de Monfrin, qui produit 10 000 hl de costières-de-nîmes sur une production totale de 62 000 hl, le directeur, Frédéric Novella, confirme : « Le marché a commencé tardivement cette année et il est en dents de scie. On a le sentiment que notre appellation n'est pas réellement installée dans les linéaires de la GD française. Ce n'est pas une référence stable qu'on retrouve systématiquement. » Si les contrats de l'an dernier étaient reconduits, la cave aurait vendu 80 % de ses volumes, mais à ce jour, seuls 50 % de sa production de costières-de-nîmes fait l'objet d'engagements fermes.

Chargé des achats à la Compagnie Rhodanienne, Nicolas Rager a, lui, acheté les mêmes volumes que l'an dernier. « Nous travaillons en domaines et châteaux, nous avons contractualisé en janvier avec nos partenaires producteurs », confie-t-il. L'oenologue constate cependant une certaine apathie du marché, mais pas seulement pour les costières de Nîmes. « Le marché des costières a été très actif à partir de 2013, après la petite récolte dans la vallée du Rhône. Certains acheteurs ont trouvé excessifs le prix des côtes du Ventoux. Les costières de Nîmes en ont profité. Aujourd'hui, à l'exception de Châteauneuf-du-Pape et Gigondas, toutes les appellations de la vallée du Rhône souffrent. Les hausses de prix des années précédentes nous ont fait perdre des parts de marché. » Malgré tout, les prix des costières de Nîmes se maintiennent dans une fourchette de 115 à 120 €/hl. C'est déjà ça.

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