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DOSSIER - La HVE prend son envol

« Nous jouons à fond la communication »

La vigne - n°297 - mai 2017 - page 22

Encore récente, la HVE est inconnue des consommateurs et d'une partie des acheteurs professionnels. Voici comment deux vignerons y remédient.
ROBERT KLINGENFUS devant un des panneaux qui illustrent son parcours écologique. © M. FAGGIANO

ROBERT KLINGENFUS devant un des panneaux qui illustrent son parcours écologique. © M. FAGGIANO

Robert Klingenfus a trouvé une manière originale de communiquer sur la HVE. En 2012, à l'issue de son stage de formation à cette démarche, il entreprend un inventaire de la biodiversité dans ses 20 ha situés à Molsheim (Bas-Rhin) et qui seront certifiés l'année suivante. Aidé par un biologiste, il recense 130 espèces végétales et animales ! Perce-oreilles, araignées, papillons, mantes religieuses, mille-pattes, coquelicots, liserons...

« Nous souhaitions valoriser ce travail et notre certification HVE », expose le vigneron. C'est ainsi qu'il a créé un circuit écologique pour découvrir les insectes présents sur ses terres. Des panneaux les décrivent, expliquent pourquoi on les trouve à tel endroit et la place qu'ils occupent dans la chaîne alimentaire. Inauguré en mai dernier, lors du « Pique-nique chez le vigneron » des Vignerons indépendants de France (Vif), ce circuit a attiré une cinquantaine de visiteurs. « Nous allons apposer des QR codes sur les panneaux afin de donner plus d'informations sur ces petites bêtes », indique Robert Klingenfus.

Un album de photos

Dans les salons, il emporte des photos de tout ce petit monde. « Nous les montrons à nos clients en leur expliquant le travail que nous avons réalisé. Ça les passionne ! Ils repartent avec une autre image de notre métier », poursuit-il. Bientôt, il diffusera des vidéos. « Ce sera encore plus parlant. »

Le logo sur les contre-étiquettes

En Champagne, Jean-Pierre Vazart est à la tête de 11 ha, à Chouilly (Marne). « Nous apprenons à communiquer sur la démarche », commente le vigneron, l'un des tout premiers certifiés.

Il a obtenu la HVE en juin 2012, cinq mois après la sortie du décret. Jusqu'à l'an passé, seule la phrase « Issu d'une exploitation à haute valeur environnementale » figurait sur ses bouteilles. Depuis, il a fait imprimer le logo sur ses contre-étiquettes. Il l'a aussi affiché en grand dans son caveau de vente. « Dès qu'un client de passage nous demande des explications, nous les lui donnons sans être trop technique, indique Jean-Pierre Vazart. C'est plus difficile par correspondance. »

Ses importateurs n'ont pas entendu parler de la HVE. Cependant, « les Allemands ou les Nord-Américains sont très sensibles à l'environnement et très ouverts à nos arguments. Le meilleur moyen pour les sensibiliser à notre travail est de les emmener dans les vignes. Ce que nous faisons régulièrement. »

Là, Jean-Pierre Vazart leur explique que son exploitation comporte des bois, des haies et des jachères qui hébergent de la biodiversité comme c'est exigé pour être HVE. Il ajoute que la certification l'a poussé à modifier ses pratiques pour favoriser davantage la faune et la flore endogènes. « Pour cela, il faut maintenir un sol meuble », explique le vigneron. Il a donc investi dans des pneus à basse pression pour éviter de tasser le sol. Il a également acquis une sous-soleuse qu'il passe en automne dans ses interrangs enherbés « pour couper le système racinaire des graminées afin de favoriser d'autres espèces ».

Selon lui, son coût de production a augmenté de 20 % depuis qu'il est certifié. Mais il se différencie et intéresse ses acheteurs.

L'essentiel de l'offre

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