Près de 200 viticulteurs ont défié les forces de l'ordre le 23 mai. Pendant deux heures, ils ont bloqué le péage du Boulou, situé sur l'A9, juste avant la frontière espagnole. Puis, ils ont mené une opération escargot, toujours sur l'A9, à la hauteur de Fitou. Ils répondaient à l'appel du Syndicat des viticulteurs de l'Aude à protester contre la dégradation du marché à cause des importations massives de vins espagnols et, depuis peu, italiens.
Rétablir la régulation du marché
« Malgré nos nombreuses tentatives pour nous faire entendre, nos problèmes n'ont toujours pas été pris en compte par l'État. Nous demandons au nouveau ministre de l'Agriculture qu'il remette en place des outils de régulation du marché au niveau européen, comme l'aide aux moûts concentrés », réclame Frédéric Rouanet. Cette mesure a été supprimée en 2012. Or, elle permettrait, selon le syndicaliste, d'éliminer quatre millions d'hectolitres de vins espagnols du marché. D'autres outils, comme l'aide au stockage, pourraient se montrer tout aussi efficaces, assure-t-il. Les Audois ont obtenu un rendez-vous avec le directeur de cabinet du ministre. Ils devraient rencontrer le ministre après les législatives.
De la colère à la violence
Dans la nuit du 17 au 18 mai, un commando a tenté de vider une douzaine de cuves chez Vinadeis, à Narbonne, a relaté « L'Indépendant ». L'efficacité du système d'alarme aurait limité les dégâts. L'action n'a pas été revendiquée et n'a pas été commentée par l'entreprise. Sept jours plus tard, c'est le négoce Amiel, à Trèbes, qui a subi les foudres vigneronnes. Six camions citerne ont été vidés. Plus de 3 000 hl sont partis au caniveau. Une action clairement signée par le CAV, avec des tags à la peinture rouge.