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VIGNE

Santé Prime aux « sans CMR » à Saumur

FRÉDÉRIQUE EHRHARD - La vigne - n°298 - juin 2017 - page 33

À Saumur, la cave Robert et Marcel accorde un bonus à ses adhérents qui excluent les produits classés CMR de leurs programmes.
MARIE GASNIER, responsable vignoble à la cave Robert et Marcel, et Fabien Branchu, coopérateur administrateur. © C. WATIER

MARIE GASNIER, responsable vignoble à la cave Robert et Marcel, et Fabien Branchu, coopérateur administrateur. © C. WATIER

« En 2017, les vignerons qui excluront les produits classés CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) de leurs programmes de traitements foliaires (hors herbicides) bénéficieront d'un bonus sous forme de points à faire valoir dans la grille de paiement de leurs vins », explique Marie Gasnier, responsable du vignoble à la cave Robert et Marcel, à Saint-Cyr-en-Bourg, dans le Maine-et-Loire. Cette coopérative, certifiée AgriConfiance, est engagée depuis 2002 dans une démarche environnementale. « Supprimer les produits classés CMR, c'est mieux pour la santé des vignerons, celle de leurs salariés, des riverains et des consommateurs », argumente-t-elle.

Guillaume Le Lay l'a fait dès 2016 sur ses 38 ha de vignes. « On ne prend pas de risque car il y a des alternatives efficaces pour chaque mode d'action », estime ce vigneron basé à Saint-Cyr-en-Bourg. C'est ainsi qu'il a éliminé les produits contenant du folpel ou des anilides, pour les remplacer par des produits à base de cuivre, de métirame-zinc ou de cymoxanil. Et il a obtenu de bons résultats.

Guillaume Le Lay fait partie d'un groupe d'adhérents précurseurs qui ont déjà testé des programmes sans CMR l'an dernier. Tous ont bien protégé leurs vignes du mildiou alors que la pression était forte.

Des produits alternatifs efficaces

« Il y a des solutions efficaces : les associations de phosphonates et de métirame en début de saison, puis les fongicides de la famille des Qol ou des QoSI pour encadrer la floraison, et enfin le sulfate de cuivre en fin de saison », détaille Marie Gasnier. Et si cela s'avère nécessaire à un moment donné, il est toujours possible de revenir ponctuellement à un CMR, quitte à perdre son bonus. « Nous ne les interdisons pas, à la différence des néonicotinoïdes, qui ne peuvent plus être utilisés en 2017. »

Depuis deux ans, l'offre de produits avec un meilleur profil écotoxicologique s'étoffe. « Les distributeurs proposent des programmes sans CMR, observe Marie Gasnier. Les vignerons ont une meilleure connaissance des profils des produits et des alternatives. Pour nous, supprimer les CMR n'est pas une rupture, mais une continuité de l'évolution que nous avons amorcée en 2002. Aujourd'hui, la plupart de nos adhérents sont prêts à franchir le pas. »

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