Lundi 4 septembre, le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné Jacques Teissedre, vigneron retraité de 73 ans, à dix mois de prison avec sursis, 2 000 € d'amende et 10 000 € de dommages et intérêts pour « violences aggravées ». L'affaire remonte au 16 mars dernier. Elle se déroule à Saint-Mathieu-de-Tréviers, dans l'Hérault. Ce jour-là, Jacques Teissedre aide son fils fortement touché par la grêle à tailler ses vignes, lorsque cinq agents de l'unité de contrôle du travail illégal de la Direccte, de la MSA du Languedoc et de la police aux frontières débarquent et lui demandent ses papiers. « Mon père était chez lui et n'a pas compris pourquoi on venait l'embêter, relate sa fille Marie-Laure. Face à l'insistance des agents, il s'est retourné vers eux et les a insultés, sans éteindre son sécateur. » Les agents ont pris ce geste pour une menace et porté plainte. Lors de l'audience du 3 juillet, 80 vignerons du Pic-Saint-Loup se sont déplacés pour soutenir leur confrère. « Mon père est très affecté par la décision du tribunal. Cela aurait pu tomber sur n'importe qui. Qui n'a jamais donné un coup de main à ses enfants ? Alors même qu'il n'y a eu aucune violence physique, la justice a voulu faire un exemple », regrette Marie-Laure.