Pour Jacques Tranier, le directeur général de Vinovalie, le cahier des charges est clair : « La taille robotisée ne doit pas coûter plus cher que la taille manuelle. Elle doit être compétitive et de meilleure qualité, tout en prélevant des informations cep par cep pour prévoir le potentiel de production. »
L'Union coopérative des Côtes d'Olt, de Fronton, de Rabastens et de Técou porte ainsi un ambitieux projet de robot de taille de précision (R2T2). Pour le développer, elle vient d'obtenir 1,4 million d'euros de subvention dans le cadre du dernier appel à projet du Fonds unique interministériel. À cette somme, s'ajoute 1,6 million d'euros du pôle Agri Sud-Ouest Innovation (régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), soit une enveloppe globale de 3 millions d'euros pour trois ans de travaux. Les premiers essais au vignoble sont prévus en 2022.
Pour mener à bien ce projet, la filiale Vinovalie R & D a réuni un consortium éclectique de partenaires : New Holland pour le développement du porteur, le groupe languedocien FLDI pour la mécanisation et l'adaptation du robot de taille au support, la société toulousaine Orme pour l'imagerie 3D, le laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes de Toulouse (LAAS-CNRS) pour le robot, sans oublier l'Institut français de la vigne et du vin.
Ces spécialistes doivent permettre au concept de robot de taille de dépasser le statut artisanal des autres tentatives, comme l'Arlésienne du secteur, le fameux Wall-ye. « Aujourd'hui, rien n'existe, ou du moins ne fonctionne en démonstration », estime Jacques Tranier, qui envisage plus un robot tailleur intégré à un enjambeur, plutôt qu'un petit robot individuel.