ÀMontlouis (Indre-et-Loire), la lutte contre le gel reste d'actualité. « C'est un problème qu'on ne peut plus occulter. Il faut l'intégrer dans nos actions et prévoir des investissements », affirme Virginie Fleuriot, directrice de l'ODG.
L'an dernier, l'ODG a organisé la protection de son appellation via des hélicoptères. Il avait réservé huit appareils pendant deux semaines, chacun étant chargé d'un îlot. À quatre reprises, au petit matin, ils ont survolé 250 ha de vigne répartis en huit îlots pour rabattre l'air chaud vers le sol. « Ce n'est pas une solution miracle. Dans les situations très gélives où la température tombe très vite et très bas, la protection est imparfaite. Nous avons eu jusqu'à 40 % de bourgeons gelés. Cela aurait pu être bien pire sans intervention. Nous avons malgré tout limité les dégâts », estime la directrice.
Pour la campagne 2018, l'ODG a prévu de renouveler l'opération, mais en réduisant la taille des îlots. Il interrogera les adhérents pour savoir lesquels sont à nouveau partants. « Nous aurons sans doute moins de vignerons engagés car certains se sont équipés de tours antigel. La surface à couvrir sera moindre, ce qui permettra d'améliorer la protection. » En termes de coût, « on devrait rester à un niveau proche de celui de l'an dernier, soit 570 €/ha », assure-t-elle.
Tirant les leçons de l'an passé, l'ODG va inciter les vignerons à brûler des bottes de paille si cela devient nécessaire. En effet, l'effet de la fumée s'ajoute à celui de l'hélicoptère pour atténuer le gel. Autre facteur clé de succès : obtenir à nouveau la possibilité de voler la nuit, comme en 2017, où cette autorisation avait été donnée pour une partie des vols.
Parallèlement, l'ODG travaille sur d'autres moyens de lutte, notamment les tours antigel. « Nous avons sondé nos vignerons pour savoir s'ils sont intéressés pour s'équiper collectivement de tours mobiles ou repliables. La pollution visuelle est un point sensible dans une région touristique comme la nôtre. »