L'inscription de cépages résistant au mildiou et à l'oïdium, après les récentes réunions du CTPS(1) et de FranceAgriMer(2), voir p. 16, fait suite à des années de travaux. Phytoma rendait compte en avril 2014(3) d'expérimentations de systèmes de culture viticoles à bas intrants menées depuis 2011 : un des systèmes comparés utilisait un cépage résistant ! Il était en cours d'expérimentation à l'Inra, et est proposé à l'inscription aujourd'hui. Auparavant, en 2011, la revue évoquait les porte-greffes résistant au court-noué, obtenus en sélection classique par Alain Bouquet et inscrits au catalogue en 2011(4). L'article rappelait que les premières expérimentations au vignoble de ce porte-greffe avaient démarré à la « fin des années 1990 ». et que le travail préliminaire(5) avait commencé en... 1975.
Revenons aux cépages résistants, ceux qui pourraient être plantés cet hiver ne donneront pas de vin avant 2019. Le pas de temps entre le lancement d'un projet de sélection et la mise à disposition de son résultat est à comparer avec celui des produits phytopharmaceutiques, pour lesquels il faut huit à dix ans. En matière d'agronomie, les baguettes magiques n'existent pas.
(1) Comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées. (2) Établissement national sous tutelle de l'État né en 2009 par fusion de cinq offices agricoles dont l'ONIGC, ancien Office du blé.(3) Delière L. & al., 2014. Le réseau Ecoviti Bordeaux expérimente des systèmes (...). Phytoma n° 673, avril 2014, p. 51 à 54. (4) Ollat N. & al., 2011. Un porte-greffe pour lutter contre le court-noué (...) Phytoma n° 649, décembre 2011, p. 29 à 33.(5) Pour croiser Vitis vinifera avec V. rotundi-folia. Aujourd'hui, Crispr-Cas 9 irait plus vite (mais sans dispenser des tests au vignoble !).