Le Grenelle de l'environnement demande à l'agriculture de réduire dans un avenir proche l'utilisation de produits phytosanitaires. Or, la viticulture est un des gros utilisateurs de ces produits. Une des pistes qui nous est proposée pour arriver à ce but est la diffusion de cépages résistants aux maladies cryptogamiques. Ces cépages sont obtenus par croisements successifs. Or, qui dit croisement, dit cépages plus ou moins différents de ceux que nous utilisons. Cette solution peut être acceptable pour les vins de table ou IGP. Mais qu'adviendra-t-il de nos AOC ? L'autre piste serait la modification génétique des cépages actuels. Cette piste est politiquement incorrecte à cause de la levée de boucliers des ayatollahs biens pensants de l'écologie. Il va de la survie de notre profession qu'au moins la recherche soit poursuivie pour vérifier le bien fondé de la solution et son innocuité vis-à-vis de la santé humaine. Je suis surpris que les viticulteurs bio ne soient pas demandeurs de cette solution, car un imminent chercheur de l'Inra (organisme public) a bel et bien dit que la viticulture bio serait transgénique ou ne serait pas. Mais peut-être que leur religion leur interdit ce genre de réflexion.
Toujours est-il que nous attendons passivement que le temps passe, alors que nos confrères du Nouveau Monde communiquent sur les possibilités qu'offrent leurs terroirs, la plupart semi-désertiques, en matière de limitation de l'utilisation des produits phytosanitaires. Agissons vite. Le temps presse.