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Autant le dire

“A quand le vin fou ?”

Benoît Porteilla, Vigneron à Dallet (Puy-de-Dôme) - La vigne - n°215 - décembre 2009 - page 8

Je voudrais réagir à l'émission « Envoyé spécial » et surtout à ces vignerons soi-disant discrédités. Je suis vigneron depuis vingt ans. Je n'ai pas de label Bio et je ne milite à aucun parti politique ou syndicat. Je vois que votre journal n'a relaté que des réactions négatives. Il était difficile de faire autrement quand la page à côté de ces réactions était payée par un des plus gros fournisseurs de produits phytosanitaires. Le seul produit de l'agroalimentaire n'ayant pas de contre-étiquette mentionnant les produits rajoutés dedans, c'est le vin. Or, la majorité des vins aurait besoin de magnum pour faire figurer cette contre-étiquette. Le consommateur doit être correctement informé. Il est possible de rajouter peu ou pas du tout de produits chimiques ou déshydratés dans les vins, à condition que les rendements soient très bas et de laisser le vin se faire lentement. Mais l'heure est à la rentabilité à l'extrême.

Après la vache folle, la crise du vin « fou » (désolé amis jurassiens) va arriver. Et c'est tant mieux, les vignerons reviendront aux fondamentaux de la viticulture et de la vinification.

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