Patrick Le Brun, président du Syndicat général des vignerons de Champagne se savait fragilisé. Au printemps 2009, il avait été sérieusement bousculé lors d'assemblées générales de coopératives. En octobre, des membres du bureau du syndicat s'étaient éloignés de lui. Le 30 novembre, son conseil d'administration l'a révoqué par trente-trois voix sur quarante et un votants. Il lui reproche une trop grande complaisance envers le négoce, un manque de travail sur les dossiers importants (droits de plantation, recrutement d'un nouveau directeur). Et, surtout, Patrick Le Brun n'aurait pas respecté la décision prise par le conseil d'aller, avec trois administrateurs, aux réunions préparatoires avec le négoce pour fixer les rendements 2009.
Seul un administrateur était présent à ces réunions, déséquilibrant ainsi le rapport de forces. Après le vote de révocation, Patrick Le Brun a fait savoir qu'il ne voulait pas partir, estimant que son éviction était due à un excès de transparence. Mais un nouveau président a bel et bien été élu le 8 décembre en la personne de Jean-Mary Tarlant, vigneron indépendant à Œuilly (Marne). Début 2010, le syndicat organisera une assemblée générale extraordinaire pour expliquer ces soubresauts à ses adhérents.