A fin novembre, le cumul des transactions en côtes-du-rhône a été multiplié par sept par rapport à la même période l'an passé. La campagne a démarré fort, avec une bonne valorisation. A la cave de Rochefort-du-Gard (Gard), les responsables sont satisfaits de ce beau démarrage : « Nous avons presque tout écoulé avec une moyenne de prix autour de 110 €/hl. »
Même si le vignoble demeure une région de vins rouges, les rosés offrent une diversification bienvenue. « Aujourd'hui, ces vins représentent 5 % de la production. Leur part a doublé en cinq ans », note Brice Eymard, à Inter-Rhône. L'engouement du consommateur pour la couleur fait que les côtes-du-rhône rosés s'en sortent mieux que les rouges. Sur 2008-2009, le cours moyen des premiers a atteint 103,5 €/hl contre 94,8 €/hl pour les seconds. Les côtes-du-rhône rosés sont aussi plus compétitifs que leurs voisins provençaux : leur prix moyen du début de campagne s'élève à un peu moins de 109 €/hl contre un peu plus de 138 €/hl pour le côtes-de-provence.
Christophe Pasta, courtier à Courthézon (Vaucluse), ne cache pas que le cours des vins des leaders de Provence a un impact sur celui des côtes-du-rhône rosés. « Plus les prix sont élevés là-bas, plus on voit des négociants se replier vers nous. »
Pour bien coller à la demande favorable aux teintes claires, les producteurs de côtes-du-rhône privilégient les rosés de presse directe ou des saignées rapides. Mais, en général, la couleur des côtes-du-rhône rosés reste plus soutenue que celle des côtes-de-provence. Certains font de cette caractéristique un argument de vente en mettant en avant une meilleure conservation de ces vins plus colorés… Seul regret exprimé par certains producteurs : « Beaucoup de contrats demeurent au coup par coup. »