Les côtes-du-Rhône vivent un début de campagne particulier. Le syndicat général des vignerons a lancé le mot d'ordre de ne pas accepter de transaction en dessous de 110 €/hl de côtes-du-rhône rouge. Soit 15 €/hl de plus que le cours moyen de la campagne 2009-2010. « Personne ne va céder, car nous n'avons plus le choix, estime Joël Reynaud, président de la fédération des caves coopératives du Vaucluse. Il faut que le viticulteur retrouve un revenu. »
Mais l'heure est à l'attente. « La campagne démarre lentement en raison des vendanges tardives, mais aussi de la consigne des 110 €/hl, qui entraîne un round d'observation », confirme Brice Eymard, responsable du service économie à Inter-Rhône. Le négoce attend de voir si la consigne tiendra.
Plusieurs signaux sont encourageants. « Le millésime 2009, qui s'échangeait à 80-85 €/hl à l'automne 2009, se vend maintenant à 95 €/hl, poursuit Brice Eymard. De même, les primeurs 2010 ont connu une petite hausse, passant de 91,10 €/hl en 2009 à 97,70 €/hl en 2010. »
Fin novembre, seuls les vins bios et les cuvées de haute qualité du millésime 2010 avaient fait l'objet d'échanges. Les cours étaient élevés, à 166,30 €/hl, en hausse de 16 % par rapport au millésime 2009 à la même époque. Mais les échanges de côtes-du-rhône générique n'ont pas encore débuté.
Christophe Pasta, président du syndicat des courtiers de la Vallée du Rhône, est confiant et prudent : « Il va y avoir une hausse du cours en générique, c'est sûr, mais de combien ? Les stocks sont équilibrés avec trois petites récoltes successives et le millésime 2010 est très bon, avec du fruit et de la concentration. Reste à savoir si le négoce va réussir à faire passer l'augmentation auprès de la grande distribution. »