Acheteurs et vendeurs de côtes-du-rhône rouge se jaugent. « La campagne n'a pas démarré, signale Bernard Roustan, le directeur de la coopérative Costebelle, à Tulette, dans la Drôme. Les prises de position commenceront à la fin du mois. »
En attendant, il est plutôt confiant. « À ce jour, pour le millésime 2011, seuls les côtes-du-rhône primeurs sont commercialisés, poursuit-il. Ils ont pris un bon départ, entre 110 et 115 €/hl. C'est 7 à 8 euros de plus que l'an passé ! »
« Nous n'avons plus de 2010 à vendre »
Les 2010 bénéficient de ce courant porteur. « Nous n'en avons plus, reprend Bernard Roustan. Des acheteurs en cherchent pour faire la soudure avec le 2011. Résultat, ceux qui en détiennent encore parviennent à le vendre aux alentours de 110 €/hl de moyenne. » Un niveau jamais atteint depuis 4 à 5 ans à une époque comparable.
La rareté a un prix. « Les disponibilités sont moindres, annonce Brice Eymard, du service économie d'Inter-Rhône. Il y a 150 000 à 200 000 hl de moins par rapport à la campagne précédente. » Car la récolte 2010 (1,4 million d'hl) a été inférieure à la commercialisation du vignoble (1,6 million d'hl). Il a fallu puiser dans les stocks. Au 31 juillet 2011, ce dernier est tombé à 900 000 hl. Fort de ces signaux, les producteurs espèrent une nouvelle valorisation du cours moyen. En septembre, l'ODG Côtes-du-Rhône a réclamé une augmentation de 7 €/hl, pour arriver à 115 €/hl. Les négociants sont sur la réserve. « Ils vont faire des propositions aux acheteurs de la grande distribution, estime le courtier Christophe Pasta. Mais il y a fort à parier qu'elle n'accepte pas de nouvelles hausses. La conjoncture économique s'y prête peu. » Le bras de fer s'engage.