« Fin décembre, sur les 13 000 hl de côtes-du-rhône rosé que nous produisons, 2 000 hl n'avaient pas encore fait l'objet de réservation. À la même époque l'année précédente, nous avions tout vendu, indique Bernard Roustan, directeur de la cave coopérative de Costebelle, à Tulette (Drôme). Il reste des stocks du millésime 2010 chez les metteurs en marché. L'été maussade a pénalisé les ventes aux consommateurs. »
Autre cause de la prudence des opérateurs : la récolte 2011 est jugée « bien supérieure » à la précédente. Début janvier, le chiffre officiel de cette récolte n'était pas encore connu. Mais « des caves ont produit de 30 à 40 % de côtes-du-rhône rosé de plus que l'an dernier », estime Didier Couturier, directeur des achats et des partenariats chez Ogier, le négociant filiale d'Advini. Le rosé a, en effet, affiché 10 €/hl de plus en moyenne que le rouge au cours des trois dernières campagnes. Cet écart est toujours d'actualité.
« Il n'est pas sûr que les prix se maintiennent à ce niveau, enchaîne Didier Couturier. Les caves spécialisées dans le rosé ont déjà vendu leurs vins à leurs partenaires habituels. De nombreux lots non contractualisés sont encore sur le marché. S'ils ne trouvent pas de débouchés, d'ici mars ou avril, le cours risque de flancher. »
À Inter-Rhône, Brice Eymard se veut optimiste, chiffres à l'appui. « Un tiers des côtes-durhône rosé se vend en grande distribution, expose-t-il. Or, nos ventes dans ce circuit sont en hausse. » Par rapport à 2010, elles sont en augmentation de 13 % en volume, à 41 000 hl, selon le panel Iri.
Mieux, elles progressent d'avantage que les ventes globales de vins rosés qui grimpent seulement de 4 % durant la même période. Cette forte demande doit absorber la récolte supplémentaire.