LANGUEDOC « Mes fournisseurs aussi doivent gagner leur vie »

LA VIGNE : Après la manifestation viticole du 25 novembre à Montpellier, vous avez décidé d'augmenter de 0,15 €/col le prix auquel vous achetez les vins locaux. Pourquoi ?

Bernard Juan : J'ai répondu à la demande qui s'est exprimée lors de la manifestation. Notre magasin est implanté dans un bassin où la viticulture est importante. J'ai choisi de donner une large place aux vins locaux : j'en ai référencé près de 250 ! Et je tiens à ce que les vignerons qui nous les fournissent gagnent leur vie. D'abord parce qu'il me paraît juste que chacun vive de son travail. Et ensuite parce que ces vignerons sont aussi nos clients. Plus il y aura de richesse dans notre environnement direct et mieux le magasin se portera.

Comment avez-vous procédé ?

B. J. : J'ai envoyé un courrier à tous les fournisseurs que j'ai référencé en direct, en les informant que j'augmentais unilatéralement leur prix d'achat de 0,15 €/col pour les livraisons à venir. Cela m'a valu deux ou trois messages de sympathie, mais c'est tout.

Est-ce que vous avez répercuté cette hausse sur les prix en rayon ?

B. J. : Non. J'ai réduit légèrement ma marge, et je ne vais pas chercher à la récupérer par un autre biais. Avec mes fournisseurs, je fixe un prix d'achat net. Je ne demande ni droits d'entrée ni ristournes. Je tiens à avoir des relations claires avec eux. Cela ne m'empêche pas de gagner de l'argent. Quand je compare mes résultats à ceux des autres magasins du groupe, je n'ai pas à rougir.