Retour

imprimer l'article Imprimer

VENDRE - Zapping

A l'exportation La Russie coincée entre Kafka et Harpagon

La vigne - n°217 - février 2010 - page 46

 © Misha Japaridze/AP/SIPA

© Misha Japaridze/AP/SIPA

Depuis le krach financier de l'automne 2008, un froid sibérien souffle sur les exportations de vin vers la Russie. Les chiffres arrêtés à onze mois indiquent - 35 % en volume et - 44 % en valeur. « 2009 fait sortir la Russie du top 10 de nos meilleurs clients », commente Ubifrance. Cette crise est due à une perte de confiance des banques. Les établissements ont coupé les crédits accordés jusqu'alors aux entreprises importatrices. Au final, celles-ci manquent de trésorerie pour commander. Beaucoup ont dû réduire la voilure et se recentrent sur les « valeurs sûres ». Témoin, ce responsable de cave : « Notre agent a cessé ses achats. Il m'a dit qu'il ne gardait que ses cinq plus gros fournisseurs. » Patrick Depoorter, d'Alliance Prospectique, importe et distribue des vins français en Russie. Il confirme : « Les affaires sont difficiles. Les entreprises éliminent les produits qui se vendent moins bien et négocient des prix à la baisse pour avoir un peu d'oxygène. A cela s'ajoute l'annonce, fin décembre, de l'obligation d'une licence d'importation ! On ne s'y attendait pas… Cette complication administrative risque de nous bloquer pendant plusieurs mois. » Dans ce sombre tableau, une lueur d'espoir demeure : le consommateur apprécie toujours les vins français. Un observateur raconte : « La crise financière a touché la classe riche moscovite. Au lieu de boire du champagne, elle passe au crémant. » Fin novembre, la catégorie « autres mousseux » affichait une hausse de plus de 20 % en volume comme en valeur.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :