Les bonnes intentions n'auront pas tenu. « Avec le négoce, nous avions convenu en juillet 2008 d'un accord triennal fixant une augmentation modérée et régulière des prix, commente Alain Godeau, de l'ODG Touraine. Nous devions passer de 135 à 155 €/hl en trois ans. Avec la crise, cette réflexion a volé en éclats. Les négociants se lancent dans une guerre économique et la variable d'ajustement, c'est le producteur… »
Les cours avaient connu une belle progression - trop importante, selon les négociants - de 40 % en 2008 en raison d'une faible récolte. Les vignerons, eux, y voyaient plutôt un réajustement après des années peu lucratives. Pour cette campagne, la donne a changé. La récolte 2009 a été généreuse et le marché anglais est à la peine.
Laurent Doyle, responsable de la coopérative La Gourmandière, à Francueil (Indre-et-Loire), reste confiant : « Le sauvignon a le vent en poupe. Ce qui est insupportable, c'est le Yo-Yo. L'an dernier, les prix ont flambé jusqu'à 165 €/hl. Cette année, on trouve des vins à 110 €/hl. Depuis 2005, notre cave a signé des partenariats avec les négociants. Nous restons dans des prix stables, 130-135 €/hl, et nous lissons les hausses et les baisses. La bonne nouvelle de cette campagne, c'est que les vignerons ont dû faire leur choix parcellaire en AOC ou en IGP. Le transfert lors de la déclaration de récolte ne sera plus possible, ce qui apportera une plus grande lisibilité des quantités disponibles. »
Le négoce, de son côté, est plutôt satisfait. « Nous maintenons nos parts en GD, explique Jean-Marie Hulot, directeur commercial chez Pierre Chainier. L'an dernier, le prix de la bouteille avait augmenté de 20 à 25 %. Là, il a baissé de 5 à 10 %, ce qui nous permet de refaire des opérations promotionnelles et d'être retenu pour les foires aux vins. »