Retour

imprimer l'article Imprimer

VIGNE

Le contrôle obligatoire des pulvérisateurs en images

Clara de Nadaillac - La vigne - n°218 - mars 2010 - page 40

Comment se déroule un contrôle obligatoire en pratique ? Combien cela coûte-t-il ? Quels sont les défauts rédhibitoires ? Pour répondre à toutes ces questions, nous en avons suivi un. Le point en photos.
CONTRÔLE VISUEL DU PULVÉ. Le technicien Christophe Barthès fait le tour de l'appareil avec le viticulteur Joël Dumas pour détecter d'éventuels gros manquements. © PHOTOS C. DE NADAILLAC

CONTRÔLE VISUEL DU PULVÉ. Le technicien Christophe Barthès fait le tour de l'appareil avec le viticulteur Joël Dumas pour détecter d'éventuels gros manquements. © PHOTOS C. DE NADAILLAC

JOËL DUMAS, du château du Bois Dumas à Lussac (Gironde), fait contrôler un Holder N1500 traîné à flux tangentiel.

JOËL DUMAS, du château du Bois Dumas à Lussac (Gironde), fait contrôler un Holder N1500 traîné à flux tangentiel.

CHRISOTPHE BARTHÈS, le technicien de l'Ascar, prendra un peu plus d'une heure pour examiner le matériel du viticulteur.

CHRISOTPHE BARTHÈS, le technicien de l'Ascar, prendra un peu plus d'une heure pour examiner le matériel du viticulteur.

Dans le Bordelais, de nombreux organismes proposent de contrôler les pulvérisateurs. Le plus en vue est l'Ascar, qui réalisait déjà des passages au banc avant l'instauration du contrôle obligatoire. L'organisme, affilié à l'Adar de Castillon, est certifié Cofrac. Depuis le début des contrôles obligatoires, il en a déjà effectué plus de trois cents. Nous l'avons suivi une demi-journée.

En cette glaciale après-midi de février, la camionnette de l'Ascar est stationnée derrière la cave coopérative de Puisseguin (Gironde), sur un bout de parcelle. Les adhérents de la cave qui se sont inscrits amènent leurs pulvérisateurs. Joël Dumas est le premier de la liste. Ce viticulteur possède un Holder N1500 traîné, à flux tangentiel. Christophe Barthès, le technicien du contrôle, l'accueille et commence par faire le tour du matériel avec lui. Les protections du cardan sont en place, l'appareil est propre, la cuve est à moitié pleine d'eau et aucune grosse fuite n'est visible.

Le contrôle à proprement parler peut débuter. Il durera un peu plus d'une heure. Avant tout, Christophe Barthès fait signer un contrat à l'exploitant, puis appose un identifiant sur le pulvérisateur.

Ces formalités accomplies, il observe la condition générale du matériel : état de l'attelage, du châssis et présence de fuites aux différents niveaux. Il étudie ensuite les transmissions, les pneumatiques et la pompe. Puis c'est au tour de la cuve, des commandes et des systèmes de régulation. Christophe Barthès poursuit son tour du pulvérisateur en vérifiant la présence des filtres, l'état de la rampe et de la soufflerie, avant de s'attaquer aux « jets de pulvérisation ». Il contrôle la pression à chaque tronçon. Celle indiquée par ses manomètres n'étant pas la même que la pression du manomètre du pulvérisateur, il ôte ce dernier pour le tester. Il est juste. « Il doit donc y avoir des pertes dans le circuit », en conclut le technicien. Il enlève ensuite les buses, vérifie leur état et leur propreté avant de tester leur débit, via une machine spécifique. Un petit écart de 10 à 15 % est toléré.

Le matériel de Joël Dumas est dans les clous. Il ne comporte que quelques défauts mineurs. C'est la fin du contrôle. Christophe Barthès appose l'autocollant prouvant la réalisation de l'inspection sur le Holder, et donne le rapport d'inspection au viticulteur. Joël Dumas s'acquitte alors de la facture. La cave a négocié un tarif de groupe. Il lui en coûtera à peine plus de 100 euros TTC, contre 185 euros HT normalement.

Deux fautes majeures

Le second matériel de la journée est déjà là. Il s'agit d'un S21 traîné. Christophe Barthès réitère son protocole. Il commence par inspecter le matériel. Mais cette fois, le résultat est sans appel : il manque le bol de protection du cardan et il y a une grosse fuite sous la cuve. Deux raisons de le recaler. Le technicien donne le choix au viticulteur : soit il repart avec son appareil et effectue les réparations avant de repasser le contrôle, soit il continue en sachant qu'il sera bon pour une contre-visite. Après quelques instants d'hésitation, l'exploitant décide de repartir et de revenir deux jours plus tard. Le technicien enchaîne sur le troisième appareil de l'après-midi : une cellule de pulvérisation Speed'air de Berthoud, traitant quatre rangs à la fois. Son propriétaire, Pascal Galineau est serein : « J'ai déjà passé cet appareil deux fois au banc, lorsque c'était volontaire. Il est en bon état de marche. » L'inspection préliminaire semble lui donner raison. Matériel propre et sans grosse fuite ; cardan hors d'atteinte. Le véritable contrôle peut commencer.

Comme pour le Holder, Christophe Barthès vérifie le bon état des différents organes, avant de mesurer la pression aux différents tronçons, de vérifier l'état du manomètre et le débit des buses. Quelques défauts mineurs, n'entraînant pas de contre-visite, sont détectés : absence de retours compensatoires, manomètre peu lisible d'en bas et légèrement imprécis et fuite mineure au niveau du manomètre. Pascal Galineau avait donc vu juste. Après une heure et demie d'inspection, son Berthoud se voit décoré de la vignette du contrôle. Il est reparti pour cinq ans !

1 Application de l'identifiant

Le technicien appose la vignette avec l'identifiant du pulvérisateur sur l'appareil. Le contrôle débute.

2 Examen des pressions de sortie

La procédure de contrôle impose de mesurer la pression de sortie sur chaque tronçon. Ce pulvérisateur en a deux : gauche et droite. La pression est mesurée au niveau de la buse la plus éloignée du distributeur, car c'est celle qui subit la plus grosse perte de charge. La pression sur chaque tronçon ne doit pas être supérieure à plus de 10 % de la moyenne des pressions.

3 Test d'exactitude du manomètre

Le manomètre du pulvérisateur (à droite) est comparé à celui du contrôleur. Le test consiste à monter les deux appareils à quatre pressions différentes et à comparer leurs résultats. Un écart de 10 % est toléré au-dessus de 2 bars.

4 Mesure du débit des buses

Le contrôleur mesure le débit de toutes les buses d'un jeu issu d'un tronçon du pulvérisateur. Le débit de chaque buse ne doit pas excéder de plus de 15 % le débit de référence du constructeur.

5 Apposition de l'autocollant

Christophe Barthès colle la vignette prouvant le passage au contrôle obligatoire avec succès et signalant la prochaine échéance.

Les principaux motifs d'échec au contrôle

Avant de présenter votre pulvérisateur au contrôle, pensez à vérifier les points suivants. Ce sont les principales raisons pour lesquelles les pulvés sont recalés :

Absence de protection du cardan ou protection incomplète (absence de bol ou de chaîne, voir notre photo ci-contre).

Présence d'une grosse fuite.

Manomètre hors d'usage.

Buse usée ou sale.

Électrovanne en panne.

Ventilateur bloqué (impossible de le débrayer).

Vous pouvez également vous rendre sur le site du BCMA et télécharger le document sur la préparation du contrôle. http://www.bcma.fr/maj/_files/upload/ documents/PRE_CONTROLE_version_novembre_2009_page_a_page.pdf

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :