L'IFV de Nîmes a demandé aux chambres d'agriculture du Languedoc-Roussillon de mener des expérimentations sur les besoins en irrigation de la vigne jusqu'à la récolte, en vue de faire évoluer la réglementation. Ces essais se déroulent sur trois ans, de 2008 à 2010.
La chambre d'agriculture de l'Aude vient de communiquer ses premiers résultats, après deux ans d'essais. Elle a comparé quatre itinéraires : un témoin non irrigué, une vigne irriguée jusqu'à la véraison, une autre de la véraison à la récolte et la dernière de la floraison jusqu'à la récolte. Et les résultats sont sans équivoque. « Nous arrivons tous à la conclusion que si nous souhaitons vraiment arriver à piloter l'irrigation, en terme de qualité du produit final, nous avons besoin de pouvoir apporter de l'eau à la vigne jusqu'à la récolte, explique Sabine Dainèse, de la chambre d'agriculture de l'Aude. La période qui s'étend de la véraison à la récolte est cruciale et a une incidence, tant sur la concentration en sucres que sur l'acidité, et également sur les rendements. » La chambre a en effet constaté qu'en cas de sécheresse après le 15 août, la maturation s'effectue dans de mauvaises conditions. « Nous avons observé une modification du profil des produits. Les tanins sont plus durs, et il y a un manque d'acidité », poursuit la technicienne. Par ailleurs, dans les vignes irriguées après la véraison, elle a remarqué une plus faible défoliation que dans les deux autres itinéraires. Et de conclure qu'« un sevrage brutal à la véraison peut avoir des conséquences plus néfastes que lorsqu'on n'irrigue pas du tout. »