Pour démontrer l'intérêt de sa société, la Capex, nouvellement agréée par la préfecture de Gironde, Marc Ragouin dispose de deux atouts : un argumentaire pertinent et son dynamisme communicatif. L'homme connaît bien son sujet : « Une enquête réalisée par des chambres de commerce montre que dans presque 40 % des cas, l'export démarre sur la base d'une simple opportunité. A titre d'exemple, c'est un importateur, en vacances dans la région qui goûte vos vins en visitant votre domaine… C'est un collègue, déjà bien introduit, qui vous fait part d'une demande de son acheteur pour étendre sa gamme… Dans tous ces cas ponctuels, les primes demandées par les assureurs ou par les banques sont plutôt mal adaptées. Il faut compter autour de 3 000 euros au moins, quand on sait que le chiffre d'affaires moyen d'une très petite entreprise à l'export est inférieur à 50 000 euros par an. »
Face à ce constat, Marc Ragouin a eu l'idée de créer une Société coopérative d'intérêt collectif. Il s'agit d'un nouveau statut juridique, créé par la loi du 17 juillet 2001. « Il permet de faire bénéficier, à des personnes, du service offert par une coopérative sans en être adhérent », résume le responsable. La Capex a négocié avec la Coface des tarifs qui lui permettent de répondre à des demandes de couverture ponctuelle, sans engagement dans le long terme. Ainsi, un vigneron, qui veut assurer 10 000 euros de commande facturée à un caviste basé dans l'Union européenne, devra débourser 100 euros d'inscription annuelle à la Capex, 40 euros de frais de dossier et une prime de 50 euros si, après enquête, le risque s'avère assurable. En cas d'impayé, il sera indemnisé à 90 jours à hauteur de 90 %. De quoi assurer ses premiers pas à l'export. Chantal Basset, commerciale pour le château Coudert-Pelletan, à Saint-Christophe-des-Bardes (Gironde), en est convaincue : « Marc Ragouin est un vrai guide lorsqu'on démarre à l'export. »
Cette salariée reconnaît que les marchés décrochés jusqu'alors à l'étranger sont le fruit de hasards et concernent des montants peu élevés… Dernier exemple : une facture de 4 000 euros à un caviste américain. Déjà adhérent, la couverture de sa créance ne lui a coûté que 75 euros.