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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges : Le Midi à la recherche de vins sans IG

Michèle Trévoux - La vigne - n°221 - juin 2010 - page 68

Depuis février, les vins sans IG et sans mention de cépage (ex-VDT) sont une denrée rare en Languedoc. Ainsi, les cours se sont raffermis et rejoignent ceux des vins de département, voire de certaines AOC.

« Les vins de table rouges , aujourd'hui, c'est introuvable. Les seuls volumes qui restent en cave sont réservés. Nous sommes incapables de répondre à la demande de nos clients », témoigne le courtier Louis Servat.

Les deux petites récoltes de 2008 et 2009, conjuguées à l'arrachage (plus de 15 000 hectares sur les deux dernières campagnes), ont asséché la production. D'autant plus que les producteurs ont déclaré un maximum en vins de cépage, mieux valorisés.

Résultat : la récolte de vins sans IG et sans mention de cépage a chuté de moitié en trois ans, passant de 1,420 million d'hl en 2007 à 740 000 hl en 2009. La chute brutale a provoqué une tension sur les prix. La campagne a démarré avec des cours déjà fermes (40 €/hl). Et les cotations des dernières semaines de mai, sur des volumes certes très restreints, culminent à 52 €/hl.

« Les vins de table atteignent quasiment le niveau de prix de certaines AOC régionales », constate FranceAgriMer. Comment va réagir le négoce ? A-t-il assez de stock pour faire la jonction jusqu'à la prochaine récolte ? Ira-t-il s'approvisionner en Espagne ou en Italie où l'on trouve encore des vins de table à 30 voire même à 25 €/hl, avec pour conséquence une bascule des vins de France, en vin des différents pays européens ? Reportera-t-il ses achats sur des vins de cépage ? Difficile de répondre. « Le problème dans notre région, c'est la gestion du stock. Dès que nous avons du vin en stock, on parle de surproduction. Quand on voit aujourd'hui la pénurie sur les vins de table et les IGP de département, on peut s'interroger sur la pertinence de la distillation qui a éliminé des vins à 30 €/hl l'an dernier, d'autant plus qu'ils se négocient à 50 aujourd'hui », confie un directeur de coopérative.

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