Créer une chaîne du frais vérifiable. Tel est l'objectif visé par dix-neuf opérateurs bourguignons, dont les vins sont parfois de grands voyageurs. Parmi eux : les prestigieux Domaine Leflaive, Maison Louis Jadot, Joseph Drouhin…
Ces professionnels ont passé un accord avec eProvenance qui met à leur disposition un système de capteurs de températures RFID à placer dans les caisses.
Le relevé des températures se fait automatiquement, trois fois par jour, tout au long du voyage. Il faut compter entre 15 et 20 euros par capteur auquel s'ajoute le coût de l'abonnement au service, de l'ordre de 800 €/mois.
Une fois le vin réceptionné, les capteurs sont renvoyés en France par l'acheteur pour le traitement des données. Les résultats sont ensuite accessibles pour les expéditeurs, via le web.
Chacun peut accéder aux graphiques correspondants aux températures relevées par les capteurs situés dans ses caisses. « Il faut ensuite recroiser les relevés avec le planning du transporteur qu'il faut avoir pris soin de récupérer », explique Eve Meriaux, de la maison Drouhin. Outre ce service individuel, chaque adhérent peut accéder aux données livrées par les autres membres, de manière anonyme.
Fabien Moreau, à Chablis (Yonne), explique : « C'est l'occasion de connaître les expériences de nos confrères et d'améliorer ensemble la distribution du vin. »
A ce jour, eProvenance a récupéré les profils de température de plus de mille capteurs partis vers plus de vingt pays… De quoi faire ces choix de prestataires en connaissance de cause.
« C'est souvent une partie limitée du transport qui est remise en cause, par exemple, la livraison à terre suivant la traversée par bateau ou bien l'attente sur les docks d'un port », remarque Jana Kravitz, responsable de la communication chez eProvenance.
eProvenance a mené des recherches concernant l'impact de la température sur la composition chimique, la turbidité et la couleur des vins : 30° est le palier dangereux. 8,6 % des mille capteurs analysés l'ont franchi… Comme le rappelle Bertrand Dechery, président d'eProvenance France : « Si certains vins subissent de telles expositions, c'est qu'il n'y a jamais eu jusqu'alors de système de contrôle effectif pour informer les acteurs. »