Avec 3,2 millions d'hectolitres échangés à onze mois de campagne, les vins de cépages rouges sous IGP pays d'Oc affichent une belle progression par rapport à la campagne précédente : + 27 %. « Cette performance doit être nuancée, car 2008-2009 avait démarré très tard et le retard pris n'avait pas été rattrapé. Le passage à l'IGP en août 2009 avait incité les acheteurs à ramener leur stock au plus bas avant le nouveau millésime », tempère Jean Courty, de FranceAgriMer. Néanmoins, ce niveau d'activité dépasse celui de 2007-2008.
Tous les cépages bénéficient de cette dynamique. Les volumes de cabernet-sauvignon et de merlot échangés progressent de 30 %, ceux de la syrah de 25 %. Le grenache fait une belle percée avec une hausse de plus de 100 000 hectolitres des volumes échangés (+ 56 %). Il bénéficie du succès du rosé de cinsault. A défaut de cinsault, désormais essentiellement vinifié en rosé, les acheteurs se reportent sur le grenache. L'évolution des cours a, en revanche, été décevante (- 2 %).
« Il n'y a pas eu d'affaissement comme l'an dernier en fin de campagne, constate le courtier gardois, Bruno Crouzet. Les cours ont même eu tendance à se raffermir en cours de campagne. Mais il faudrait qu'ils remontent. Le revenu par hectare est encore trop faible. Faute de moyen, les vignes sont moins bien travaillées et les rendements en pâtissent. »
Même constat à la production. « Il faut arriver à soixante-cinq euros par hectolitre si on veut enrayer l'arrachage », affirme Jean-Louis Reffle, directeur de la cave coopérative de Montagnac, dans l'Hérault. L'augmentation des rendements de l'IGP pays d'Oc, à quatre-vingt-dix hectolitres par hectare à compter de ces vendanges, pourrait donner une bouffée d'oxygène à ceux qui ont la possibilité de pousser leur rendement.