Si l'on s'en tient aux chiffres, le marché des IGP Pays d'Oc cépages rouges semble mollasson. Sur les vingt-deux premières semaines de campagne, Inter Oc - l'interprofession de l'IGP Pays d'Oc - a enregistré des transactions pour un volume en retrait de 20 à 35 % selon les cépages par rapport à la même période de la campagne précédente.
Mais sur le terrain, les échos sont bien différents. « Nous avons tout vendu, confie Jean-Luc Trinquier, le directeur de la cave de Puilacher (Hérault), qui a produit 220 000 hl cette année. Mais nous n'avons pas encore signé tous les contrats. Avec cette récolte tardive, nous avons présenté les vins avec quinze jours à trois semaines de décalage. Nous allons faire valider nos contrats dans les prochaines semaines. »
Même son de cloche à la cave de Montagnac (Hérault). « La campagne est très dynamique, affirme le directeur Jean-Louis Reffle. Les rouges n'étaient prêts à déguster que fin novembre. Mais depuis, nous avons vendu les deux tiers de notre récolte. J'ai une pile de contrats à envoyer à Inter Oc. »
L'interprofession confirme une forte affluence de contrats au cours des deux dernières semaines de décembre. Elle s'attend à une activité encore plus intense en janvier.
« Les rouges ont souffert de la forte tension sur le marché des blancs et des rosés que les opérateurs ont traité en priorité », analyse le courtier Louis Servat. La quasi-stabilité des prix confirme qu'il n'y a pas de désintérêt pour les Pays d'Oc de cépage rouges. Le prix moyen pondéré des trois cépages principaux - merlot, cabernet sauvignon et syrah - est aux alentours de 75 €/hl, comme l'an dernier.
« Le Languedoc-Roussillon a la chance de proposer des volumes et une qualité correcte. Il est très sollicité par des opérateurs d'autres régions, où la nature a été moins généreuse. D'où la fermeté des cours. Cette année, ce bassin peut conforter ses positions à l'export si ses prix restent raisonnables », estime Guillaume Blisson, responsable des achats chez Gabriel Meffre.