Le 2 septembre, la confédération des coopératives vinicoles de France annonçait une récolte nationale de moins de 47 millions d'hectolitres. Ces estimations sont inférieures à la récolte 2009, s'élevant à 47,6 millions d'hectolitres, et à la moyenne des cinq dernières années.
« En Champagne, les rendements seront moyens, confirme Laurent Panigai, de l'interprofession des vins de Champagne. Mais peut-être un peu inférieurs à l'an dernier. »
Dans le Val de Loire, les rendements s'annoncent également corrects, d'après Etienne Carre, œnologue au laboratoire de Touraine.
En Alsace, « les situations sont assez hétérogènes, mais les volumes ne seront en tout cas pas très élevés », estime Jean-Jacques Kah, conseiller au laboratoire œnotechnique du vignoble. En cause : le gel de la mi-décembre, la grêle qui a touché quelques parcelles et surtout la coulure et le millerandage.
Une période de floraison difficile
Ces deux derniers phénomènes ont contribué à limiter les rendements potentiels dans bon nombre de vignobles, dans la vallée du Rhône, en Bourgogne et dans le Bordelais par exemple. « Les poids de baies sont plutôt faibles, soit 10 à 15 % inférieurs à la moyenne », ajoute Antoine Médeville, œnologue du laboratoire d'œnoconseil Médeville, dans le Médoc.
« La floraison a été perturbée par l'alternance de chaud-froid et par les pluies, explique Christine Monamy, du centre interprofessionnel technique des vins de Bourgogne. Nous partons sur une année très moyenne en terme de quantité. »
L'avantage est que les baies sont plus petites et les grappes assez lâches, ce qui contribue au maintien d'un bon état sanitaire. « Cela présage d'un bon ratio jus-pellicule à la récolte », mentionne également le « Point Maturation » d'Inter-Beaujolais du 27 août.
Des rendements très variables
En Provence, les conditions du printemps ont été un peu difficiles. La grêle localisée, la casse provoquée par le vent, des dégâts dûs au mildiou et bien sûr les intempéries dans le Var mi-juin ont entraîné quelques pertes. Mais là encore, les rendements sont très variables.
A ces conditions s'ajoutent les déficits hydriques constatés fin août dans tout le Languedoc-Roussillon et localement dans le Bordelais et les Côtes-du-Rhône. Le manque d'eau freine le grossissement des baies et limite les rendements.