Au 1er août, Agreste, le service statistique du ministère de l'Agriculture, estimait le potentiel de récolte 2011 à 47,9 millions d'hectolitres. Soit 6 % de plus qu'en 2010 et 2 % de plus que la moyenne des cinq dernières années. La hausse est particulièrement forte dans le Midi.
Selon Marc Dubernet, consultant œnologue, le Languedoc-Roussillon n'a pas connu de tels rendements depuis de nombreuses années. « Les grappes sont longues et les baies assez grosses, avec 25 à 85 % de poids supplémentaire par rapport à l'an dernier en moyenne, décrit- il. Les premières récoltes confirment ces observations sur pied. » Après trois années de très faibles rendements dans la région, la situation redevient plus confortable.
Des petites baies en Bourgogne
De même, dans la vallée du Rhône, les rendements semblent revenir à la normale. « On devrait avoir une année correcte, alors que la forte coulure avait causé une très faible récolte en 2010 », note Nicolas Constantion, œnologue à Inter-Rhône. L'Alsace devrait également récolter des quantités satisfaisantes : « 80 hl/ha environ, soit les rendements de l'appellation », estimait Jean-Michel Speich, conseiller à l'Adar du Bas-Rhin, début septembre.
En Champagne, les volumes récoltés sont plus élevés que ce qui était attendu _ n juillet. « Nous avons ce qu'il faut », précise Sébastien Boevert, œnologue à la station œnotechnique de Champagne. A la même période, Antoine Médeville, œnologue dans le Médoc, faisait aussi état « d'un bon potentiel quantitatif » sur le secteur. Tout comme Damien Le Grelle, œnologue au laboratoire de l'interprofession de Bergerac (Dordogne), en ce qui concerne les cépages rouges. « En revanche, les volumes de blanc risquent de manquer, la charge des sémillons étant assez basse », remarque-t-il.
Pour Christine Monamy, du service technique du BIVB, 2011 ne sera pas non plus « une grosse année » en Bourgogne. « Les prévisions agronomiques de juillet étaient dans la moyenne, décrit-elle. Mais les baies sont petites et n'ont pas beaucoup gonflé, malgré la pluie. » Même constat dans le Beaujolais.
Beaucoup d'arrachage en Muscadet
Dans le Cognaçais, la situation est hétérogène. « Plusieurs épisodes de grêle ont entraîné 5 à 20 % de dégâts sur certaines parcelles, d'où des pertes importantes de rendement, précise Vincent Dumot, de l'interprofession. Alors que d'autres parcelles sont vraiment très chargées en raisins. »
Les quantités dans le Muscadet s'annoncent inférieures à l'an dernier. Les arrachages conséquents semblent être la raison de cette baisse. Enfin, les tris imposés par les dégâts de pourriture pourraient également contribuer à réduire le volume de récolte.